Avant/Après : Sous les toits, 35 m2 atypiques remaniés avec style
Après 20 ans dans ce deux/trois-pièces, les propriétaires souhaitaient un réaménagement fonctionnel et une nouvelle déco
Quand il y a vingt ans cette traductrice anglaise décide de faire sa vie à Paris avec son époux français, elle pose ses bagages dans ce deux/trois-pièces sous les toits. À deux pas de la Bourse de Commerce et de l’église Saint-Eustache, l’appartement de 35 m², atypique et plein de charme, offre une vue de choix sur le centre de la capitale. À l’époque, l’appartement avait été rafraîchi, mais après vingt ans de vie, le logement nécessite une remise au goût du jour, doublé de la création d’aménagements fonctionnels et de rangements. Les propriétaires repérent le travail de l’architecte d’intérieur Estelle Griffe, qui a l’art d’optimiser les petites surfaces et de jouer sur les couleurs. Sans hésitation, ils font appel à elle pour mener à bien cette mission dont ils attendent beaucoup.
Coup d’œil
Qui vit ici : un couple de sexagénaires
Emplacement : rue Jean-Jacques Rousseau (Paris Ier)
Livraison du projet : décembre 2018
Durée des travaux : 4 mois
Superficie : 35 m²
Architecte d’intérieur : Estelle Griffe
Budget : 58 000 euros
Crédit photos : © Laura Jacques
Coup d’œil
Qui vit ici : un couple de sexagénaires
Emplacement : rue Jean-Jacques Rousseau (Paris Ier)
Livraison du projet : décembre 2018
Durée des travaux : 4 mois
Superficie : 35 m²
Architecte d’intérieur : Estelle Griffe
Budget : 58 000 euros
Crédit photos : © Laura Jacques
Les propriétaires vivaient là depuis longtemps et avaient fait le tour de tout ce qui était possible de faire par eux-mêmes dans les lieux. Plusieurs problèmes les chagrinaient sans qu’ils ne trouvent de solution : « Au niveau déco, ils désiraient retrouver une harmonie perdue avec le temps. Ils souffraient également de trois écueils majeurs au niveau de l’espace : la cuisine ne disposait pas de suffisamment de plan de travail, le lit était enfermé entre trois murs, enfin les rangements étaient très insuffisants ce qui provoquait un mal-être au quotidien, en particulier dans la chambre », résume l’architecte d’intérieur Estelle Griffe.
Plan après travaux
Après. Le travail de la professionnelle peut être qualifié de chirurgical. Peu de choses semblent avoir changé au niveau spatial, mais pourtant l’intervention a été décisive pour retrouver du bien-être et du style dans cet appartement où les propriétaires ne savaient plus quoi faire. « J’ai commencé par déplacer légèrement la cloison entre la chambre et la cuisine afin de pouvoir tourner le lit vers la fenêtre et créer une vraie chambre confortable. Puis j’ai travaillé sur les circulations afin de fluidifier le parcours et étirer les perspectives d’un bout à l’autre de l’appartement. En déplaçant la porte de la chambre, j’ai retrouvé une grande ligne de fuite depuis le salon jusqu’à la chambre. J’ai également travaillé la transition entre la chambre et la salle d’eau en soulignant esthétiquement cet espace de passage », explique Estelle.
Après. Le travail de la professionnelle peut être qualifié de chirurgical. Peu de choses semblent avoir changé au niveau spatial, mais pourtant l’intervention a été décisive pour retrouver du bien-être et du style dans cet appartement où les propriétaires ne savaient plus quoi faire. « J’ai commencé par déplacer légèrement la cloison entre la chambre et la cuisine afin de pouvoir tourner le lit vers la fenêtre et créer une vraie chambre confortable. Puis j’ai travaillé sur les circulations afin de fluidifier le parcours et étirer les perspectives d’un bout à l’autre de l’appartement. En déplaçant la porte de la chambre, j’ai retrouvé une grande ligne de fuite depuis le salon jusqu’à la chambre. J’ai également travaillé la transition entre la chambre et la salle d’eau en soulignant esthétiquement cet espace de passage », explique Estelle.
Avant. Les propriétaires n’avaient pourtant pas accumulé beaucoup d’affaires mais le souci du séjour se résumait, comme dans bien des cas, à un aménagement avec du mobilier standard qui peinait à optimiser l’espace exigu et atypique avec ses soupentes.
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Après. « Nous avons usé des ressorts classiques de l’aménagement sur mesure afin de multiplier les rangements. Les sous-pentes de part et d’autre de la fenêtre ont été équipées de tiroirs fonctionnels. Un bureau avec tablette escamotable a pris place sur l’un de ces ensembles, tandis qu’un renfoncement a accueilli une bibliothèque sur mesure », détaille la pro.
Dessus de bureau en Pure Paper laminates extra-mat d’Oberflex, coloris Burgundy
Dessus de bureau en Pure Paper laminates extra-mat d’Oberflex, coloris Burgundy
Avant. Côté cuisine, la propriétaire disposait de 40 cm de plan de travail coincés entre quatre feux gaz et l’évier, ce qui lui était devenu insupportable au fil du temps. La table de la cuisine se trouvait quant à elle engoncée entre la chaudière et la porte de la chambre…
Après. Légèrement déplacé sur la droite par rapport à l’existant, le linéaire est venu se centrer face à la fenêtre qui donne au sud-est. La cuisine semble plus grande, mais est en réalité un peu plus compacte et beaucoup plus fonctionnelle.
La propriétaire a en effet gagné un mètre supplémentaire de plan de travail à la faveur d’un comptoir de céramique équipé d’un domino à induction. Derrière les rideaux bleu orage se cachent le four, le réfrigérateur et un lave-vaisselle de 45 qui faisait défaut auparavant ! Le meuble de 80 cm de large et 45 cm de profondeur, à droite de l’évier, c’est en réalité le dressing d’entrée qui remplace l’ancien portemanteau. « L’astuce gain de place est d’avoir détaché l’évier du plan de travail pour l’aligner sur les placards d’entrée et créer une continuité. Cela a été rendu possible par un modèle en forme de timbre d’office sans rebord », nous fait remarquer Estelle Griffe.
La propriétaire a en effet gagné un mètre supplémentaire de plan de travail à la faveur d’un comptoir de céramique équipé d’un domino à induction. Derrière les rideaux bleu orage se cachent le four, le réfrigérateur et un lave-vaisselle de 45 qui faisait défaut auparavant ! Le meuble de 80 cm de large et 45 cm de profondeur, à droite de l’évier, c’est en réalité le dressing d’entrée qui remplace l’ancien portemanteau. « L’astuce gain de place est d’avoir détaché l’évier du plan de travail pour l’aligner sur les placards d’entrée et créer une continuité. Cela a été rendu possible par un modèle en forme de timbre d’office sans rebord », nous fait remarquer Estelle Griffe.
Au niveau déco, l’architecte d’intérieur a été inspirée par des éléments existants marquants que la propriétaire aimait tout particulièrement, à savoir la vue plongeante sur les cheminées parisiennes et la terre cuite du sol, élément historique de l’immeuble.
« Les matières, les couleurs et le graphisme choisis, en particulier dans la cuisine, s’inspirent de la terre rouge de ce paysage minéral. Nous avons utilisé du grès cérame à motifs de couleur terre cuite sur la crédence et une céramique grand format unie, assortie sur le plan de travail », explique-t-elle.
Crédence et plan de travail : Mutina Tierras par Patricia Urquiola
« Les matières, les couleurs et le graphisme choisis, en particulier dans la cuisine, s’inspirent de la terre rouge de ce paysage minéral. Nous avons utilisé du grès cérame à motifs de couleur terre cuite sur la crédence et une céramique grand format unie, assortie sur le plan de travail », explique-t-elle.
Crédence et plan de travail : Mutina Tierras par Patricia Urquiola
Pour dilater l’espace, Estelle Griffe a pensé à des meubles hauts en miroir : « Les miroirs finement gravés rappellent le gris bleu métallique du zinc des toitures, dont ils renvoient le reflet. Nous avons fait graver ces motifs par un vitrier en nous inspirant du motif de la crédence. »
Tout comme le verre se met à vibrer grâce au motif gravé, l’architecte d’intérieur a travaillé à atténuer les lignes droites grâce au rideau bleu orage : « Il apporte douceur et souplesse et contraste avec la géométrie des éléments de cuisine », explique-t-elle.
Tout comme le verre se met à vibrer grâce au motif gravé, l’architecte d’intérieur a travaillé à atténuer les lignes droites grâce au rideau bleu orage : « Il apporte douceur et souplesse et contraste avec la géométrie des éléments de cuisine », explique-t-elle.
Avant. La porte entre la cuisine et la chambre était placée de telle sorte que la table de cuisine se situait pile dans la circulation.
Après. Déplacée sur la droite, la porte est désormais dans l’axe de celle de la cuisine et du salon. La circulation plus fluide donne une sensation accrue d’espace en créant une perspective d’un bout à l’autre de l’appartement.
Pour adoucir l’angle droit qui créait une rupture de perspective et de lumière dans l’appartement, Estelle a proposé par ailleurs de placer une verrière entre la cuisine et la chambre qui préserve toutefois l’intimité de cette dernière.
Pour adoucir l’angle droit qui créait une rupture de perspective et de lumière dans l’appartement, Estelle a proposé par ailleurs de placer une verrière entre la cuisine et la chambre qui préserve toutefois l’intimité de cette dernière.
Avant. Comme on l’a évoqué, la table de la cuisine était très mal placée : « L’un des propriétaires se retrouvait assis en plein passage entre la chambre et la cuisine et l’autre avait la tête dans la chaudière », résume Estelle.
Après. La pro a travaillé à restaurer la quiétude de l’espace repas en isolant la table de la cuisine sous la fenêtre et en ôtant la chaudière : « Je leur ai proposé de passer sur un chauffage au sol électrique pour faire disparaître la chaudière et les radiateurs. Nous avons déposé les tomettes, refait une chape en y plaçant le chauffage au sol, puis reposé les tomettes. Comme nous n’avons pas pu toutes les récupérer, nous avons donc choisi de poser au sol de la cuisine un grès cérame dans l’esprit terre cuite, plus facile d’entretien. »
On distingue également sur ce visuel la nouvelle perspective en enfilade depuis la chambre jusqu’au salon, qui permet aujourd’hui de ressentir l’espace très différemment dans ce 35 m².
On distingue également sur ce visuel la nouvelle perspective en enfilade depuis la chambre jusqu’au salon, qui permet aujourd’hui de ressentir l’espace très différemment dans ce 35 m².
Avant. Dans la chambre, le lit avait été installé dans un renfoncement juste derrière la cloison de la cuisine. C’était un emplacement très difficile pour un couple, car pris entre trois murs, le lit imposait au dormeur du fond d’enjamber l’autre…
En regagnant de l’espace dans la chambre une fois la cloison déplacée vers la cuisine, Estelle a fait tourner le lit à 90°, ce qui a de fait amélioré grandement le confort.
En regagnant de l’espace dans la chambre une fois la cloison déplacée vers la cuisine, Estelle a fait tourner le lit à 90°, ce qui a de fait amélioré grandement le confort.
Après. Par ailleurs, la chambre était aménagée avec des placards disparates. Pour optimiser les rangements, la pro a proposé de placer le dressing en tête de lit grâce à des modules de 60 cm de large et de profondeur. Les propriétaires ayant peur de se sentir enfermés, elle a imaginé des chevets en lamellé chêne avec interrupteurs et prises pour chargeur. Un détail visuel chaleureux qui prolonge graphiquement le papier peint choisi par la propriétaire en tête de lit : « J’avais pensé à quelque chose de plus doux, mais la propriétaire anglaise avait ce désir bien affirmé et elle a eu raison d’insister pour ce papier peint exotique, inspiré par l’univers de Madeleine Castaing, qui dialogue avec la minéralité plus froide de la cuisine », affirme Estelle.
Comme les agencements du séjour, le lit coffre a été réalisé sur mesure afin d’optimiser au maximum les rangements et leur accès. « Deux tiroirs sur chacun des trois côtés accessibles du lit permettent d’exploiter facilement l’intégralité du volume », détaille l’architecte d’intérieur.
Papier peint en tête de lit : Feuillage d’Edmond Petit ; drap vert lin lavé : AM.PM. ; Coussins motif exotique : AM.PM. ; luminaire : chiné
Comme les agencements du séjour, le lit coffre a été réalisé sur mesure afin d’optimiser au maximum les rangements et leur accès. « Deux tiroirs sur chacun des trois côtés accessibles du lit permettent d’exploiter facilement l’intégralité du volume », détaille l’architecte d’intérieur.
Papier peint en tête de lit : Feuillage d’Edmond Petit ; drap vert lin lavé : AM.PM. ; Coussins motif exotique : AM.PM. ; luminaire : chiné
Avant. Les rangements de la chambre obéraient le passage vers la salle de bains. Il fallait fluidifier l’angle droit aménagé en buanderie et mal optimisé.
La salle de bains d’origine était aménagée avec une baignoire au fond et à l’avant le lavabo et les toilettes en quinconce. Aujourd’hui, les sanitaires sont calés en enfilade sur la gauche, ce qui a permis de dégager également la perspective depuis la porte d’entrée. Cette dernière est en verre pour profiter de la lumière naturelle dispensée par la fenêtre de la chambre.
Après. Le coin buanderie (lave-linge et cumulus) a été assumé et souligné par un rideau fluide faisant écho à la courbe structurelle en vis à vis. Celle-ci a été tapissée en une toile de Jouy revisitée dont le motif « singe » souligne le dynamisme de cet espace tout en courbe. « Ce plan intermédiaire m’a permis d’accentuer la perspective. J’aime travailler comme le fait un peintre pour donner de la profondeur à son tableau en créant une succession de plans », explique la professionnelle.
Et en effet, lorsque l’on est couché dans le lit, une vue dégagée et esthétique s’ouvre désormais vers la fenêtre et la salle de bains.
Autre détail subtil, le parquet de la chambre a été posé en diagonale afin d’accompagner naturellement le pas vers la salle de bains.
Grâce à cet ensemble de modifications subtiles, l’architecte d’intérieur a redonné à ces propriétaires le goût de vivre dans leur appartement. L’épreuve a été lourde pour eux car ils ont dû passer quatre mois dans une chambre de bonne voisine que leur a loué un voisin. Deux mois après leur aménagement, ils étaient fiers d’annoncer à Estelle qu’une fois toutes leurs affaires placées, ils n’avaient pas réussi à remplir tous leurs placards. « Pour optimiser les espaces atypiques et biscornus, il y a trois règles d’or : le sur-mesure, la fluidité des circulations et la cohérence esthétique », estime Estelle Griffe pour conclure.
Papier peint : Barbary de Nina Campbell ; Carrelage salle de bains : Warp de Living Ceramics
ET VOUS ?
Que pensez-vous de cet appartement ?
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Et en effet, lorsque l’on est couché dans le lit, une vue dégagée et esthétique s’ouvre désormais vers la fenêtre et la salle de bains.
Autre détail subtil, le parquet de la chambre a été posé en diagonale afin d’accompagner naturellement le pas vers la salle de bains.
Grâce à cet ensemble de modifications subtiles, l’architecte d’intérieur a redonné à ces propriétaires le goût de vivre dans leur appartement. L’épreuve a été lourde pour eux car ils ont dû passer quatre mois dans une chambre de bonne voisine que leur a loué un voisin. Deux mois après leur aménagement, ils étaient fiers d’annoncer à Estelle qu’une fois toutes leurs affaires placées, ils n’avaient pas réussi à remplir tous leurs placards. « Pour optimiser les espaces atypiques et biscornus, il y a trois règles d’or : le sur-mesure, la fluidité des circulations et la cohérence esthétique », estime Estelle Griffe pour conclure.
Papier peint : Barbary de Nina Campbell ; Carrelage salle de bains : Warp de Living Ceramics
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Avant. En entrant dans l’appartement pour la première fois, Estelle Griffe, l’architecte d’intérieur, découvre un mignon deux/trois-pièces mansardé, à la disposition en L, pavé de tomettes anciennes. On pénètre entre la pièce de vie (sur la gauche) et la cuisine (sur la droite), qui paraissent exiguës et encombrées. Il faut traverser cette dernière pour atteindre la chambre et la salle de d’eau qui se situent dans la partie à 90°. Partout la circulation manque de fluidité mais, à l’extérieur, par les deux fenêtres face à la cuisine et au salon, elle découvre une vue magnifique sur les toits de Paris et ses cheminées de terre cuite.