Découverte Houzz : Gaspard Mitz mis en boîte
« Ma bonne idée ? Ça a été d’essayer »
Drôle de type, Gaspard. Avec son look d’éternel ado, sa bonne bouille et sa tchatche facile, on se dit qu’on aimerait bien faire partie de sa bande. « J’ai l’air très jeune mais j’ai 34 ans », s’amuse d’ailleurs le jeune homme. Titi parisien, il a d’abord travaillé dans la vente, joué au commercial. « Ça m’a emmerdé. » Son chemin a bifurqué il y a cinq ans. Pour un anniversaire, il fabrique une boîte dans laquelle il met en scène des personnages miniatures. L’idée plaît. Il se lance, soutenu par sa compagne.
Pendant quatre ans, il invente des situations, raconte des histoires. Puis il passe à autre chose. Depuis un an, dans l’atelier de son père menuisier, il sculpte le bois et donne naissance à des polyèdres aux lignes franches. Gaspard se dit artisan : « Je travaille la matière. » Son credo : le feeling. Son dernier trip ? Une virée en couple en Californie, où il a adoré Palm Springs : « Ça m’a fait penser aux boîtes. C’est très plastique. Comme quelque chose de faux, bloqué dans les années 50. » Quand il raconte avoir vendu l’une de ses œuvres (New day) à Marion Cotillard, il pourrait faire le fier. Même pas. « Elle m’a envoyé une lettre très sympa après », sourit Gaspard. « Elle me dit qu’elle trouve ça super chouette. C’était une belle lettre avec des estampes japonaises, en relief. » On vous l’avait dit, Gaspard est un jeune talent plein de surprises. Il nous raconte ces jours qui ont compté dans son parcours.
Pendant quatre ans, il invente des situations, raconte des histoires. Puis il passe à autre chose. Depuis un an, dans l’atelier de son père menuisier, il sculpte le bois et donne naissance à des polyèdres aux lignes franches. Gaspard se dit artisan : « Je travaille la matière. » Son credo : le feeling. Son dernier trip ? Une virée en couple en Californie, où il a adoré Palm Springs : « Ça m’a fait penser aux boîtes. C’est très plastique. Comme quelque chose de faux, bloqué dans les années 50. » Quand il raconte avoir vendu l’une de ses œuvres (New day) à Marion Cotillard, il pourrait faire le fier. Même pas. « Elle m’a envoyé une lettre très sympa après », sourit Gaspard. « Elle me dit qu’elle trouve ça super chouette. C’était une belle lettre avec des estampes japonaises, en relief. » On vous l’avait dit, Gaspard est un jeune talent plein de surprises. Il nous raconte ces jours qui ont compté dans son parcours.
Gaspard Mitz - Continents
Le jour où… Vous avez décroché votre diplôme
J’ai juste mon permis de conduire. C’est mon seul diplôme ! J’apprends en faisant les choses. Je n’ai pas une culture de l’art. Je me lance. Pour les blocs, par exemple, il a fallu trouver le bon bois. Au début j’ai tapé dans un bloc de chêne qui est lourd, assez cher. Il y avait trop de nœuds, c’était compliqué. J’ai pris conseil auprès de mon père qui est menuisier. Il m’a orienté vers d’autres matériaux. J’ai commencé à utiliser des plaques de médiums, j’ai fait mes premières découpes. J’avance énormément à l’instinct. Même si, au départ, je sais quelle tonalité je veux donner à ma sculpture.
J’ai juste mon permis de conduire. C’est mon seul diplôme ! J’apprends en faisant les choses. Je n’ai pas une culture de l’art. Je me lance. Pour les blocs, par exemple, il a fallu trouver le bon bois. Au début j’ai tapé dans un bloc de chêne qui est lourd, assez cher. Il y avait trop de nœuds, c’était compliqué. J’ai pris conseil auprès de mon père qui est menuisier. Il m’a orienté vers d’autres matériaux. J’ai commencé à utiliser des plaques de médiums, j’ai fait mes premières découpes. J’avance énormément à l’instinct. Même si, au départ, je sais quelle tonalité je veux donner à ma sculpture.
Gaspard Mitz - Box Stories - New Day
Le jour où… Vous avez vendu votre première boîte
J’ai mis quelques boîtes sur un site. Et quelqu’un m’en a pris trois. Un footballeur professionnel, David Bellion (passé par les clubs Bordeaux et Nice notamment [NDLR]) ! Tellement gentil, il est adorable. Je lui ai écrit pour le remercier, on a échangé quelques mails. Il m’a parlé d’artistes qu’il aimait et qu’il m’a fait découvrir, certains font de la miniature. C’était mon premier client.
J’ai mis quelques boîtes sur un site. Et quelqu’un m’en a pris trois. Un footballeur professionnel, David Bellion (passé par les clubs Bordeaux et Nice notamment [NDLR]) ! Tellement gentil, il est adorable. Je lui ai écrit pour le remercier, on a échangé quelques mails. Il m’a parlé d’artistes qu’il aimait et qu’il m’a fait découvrir, certains font de la miniature. C’était mon premier client.
Le jour où… Vous avez été vendu chez Colette
C’est mon amie qui a fait la démarche. Je n’y croyais pas, mais je suis allé à la caisse déposer une boîte. Au bout de trois semaines, Colette nous a rappelés, très sympa, en disant qu’elle voulait bien voir ce qu’il y avait d’autre. Et elle a dit OK. Elle a organisé une sorte d’expo qui s’appelait L’art en boîte. On était quatre ou cinq artistes sélectionnés, Colette m’a mis en confiance. Malgré tout, j’avais prévu le coup en me disant que si je ne vendais rien, j’enverrais ma mère le dernier jour acheter une boîte.
En fait, ça a cartonné. J’en avais fait 17, elles étaient disposées en rectangle sur un petit espace. Je venais voir, je regardais les gens discrètement, ça a duré un mois. Au final, la boutique en a recommandé, et j’en ai vendu 27. J’étais super content, assez fier, mais surtout étonné. Je trouve très drôle de savoir qu’il y a mes œuvres chez des gens.
C’est mon amie qui a fait la démarche. Je n’y croyais pas, mais je suis allé à la caisse déposer une boîte. Au bout de trois semaines, Colette nous a rappelés, très sympa, en disant qu’elle voulait bien voir ce qu’il y avait d’autre. Et elle a dit OK. Elle a organisé une sorte d’expo qui s’appelait L’art en boîte. On était quatre ou cinq artistes sélectionnés, Colette m’a mis en confiance. Malgré tout, j’avais prévu le coup en me disant que si je ne vendais rien, j’enverrais ma mère le dernier jour acheter une boîte.
En fait, ça a cartonné. J’en avais fait 17, elles étaient disposées en rectangle sur un petit espace. Je venais voir, je regardais les gens discrètement, ça a duré un mois. Au final, la boutique en a recommandé, et j’en ai vendu 27. J’étais super content, assez fier, mais surtout étonné. Je trouve très drôle de savoir qu’il y a mes œuvres chez des gens.
Le jour où… Vos boîtes se sont exportées
Après Colette, j’ai fait quelques expos dans des concepts stores. J’en ai fait notamment au Japon, à Kyoto. Par le biais d’une connaissance, j’ai été mis en relation avec une personne qui tenait un concept store à Kyoto. Les boites lui ont plu et il a voulu faire une expo. J’y suis allé, c’était sympa. Ensuite, j’ai eu une opportunité chez Tomorrow Land, sorte de Galeries Lafayette japonaises. Ils m’ont pris une quarantaine de boîtes.
Après Colette, j’ai fait quelques expos dans des concepts stores. J’en ai fait notamment au Japon, à Kyoto. Par le biais d’une connaissance, j’ai été mis en relation avec une personne qui tenait un concept store à Kyoto. Les boites lui ont plu et il a voulu faire une expo. J’y suis allé, c’était sympa. Ensuite, j’ai eu une opportunité chez Tomorrow Land, sorte de Galeries Lafayette japonaises. Ils m’ont pris une quarantaine de boîtes.
Gaspard Mitz - Box Stories - colette, Paris
Le jour où… Vous avez eu la pression
Quand j’ai fait la vitrine de Colette. Elle est venue me voir en me disant : « Tu ne veux pas faire une boîte géante ? » Le premier réflexe, c’est de dire que ce n’est pas possible. Un truc de deux mètres sur deux mètres, je ne vois pas comment je peux faire. Et puis je finis par me dire : « Je vais le faire. Je ne peux pas refuser. » J’avais deux mois pour livrer deux box géantes, pour la Saint-Valentin. Je ne pouvais pas livrer un travail mal fait. Là, j’ai flippé.
Quand j’ai fait la vitrine de Colette. Elle est venue me voir en me disant : « Tu ne veux pas faire une boîte géante ? » Le premier réflexe, c’est de dire que ce n’est pas possible. Un truc de deux mètres sur deux mètres, je ne vois pas comment je peux faire. Et puis je finis par me dire : « Je vais le faire. Je ne peux pas refuser. » J’avais deux mois pour livrer deux box géantes, pour la Saint-Valentin. Je ne pouvais pas livrer un travail mal fait. Là, j’ai flippé.
Gaspard Mitz - Box Stories
Le jour où… Vous avez failli vendre une boîte à une légende de la mode
Quelqu’un devait me prendre une des deux boîtes en vitrine… Karl Lagerfeld ! Colette m’appelle, elle me dit : « Karl est un ami, il aime cette boîte (c’était un labyrinthe avec un couple). Il la voudrait, mais en un peu plus petit. Est-ce que tu peux le faire ? » Je dis oui, et puis ça a dû lui sortir de la tête. Mais c’était drôle.
Quelqu’un devait me prendre une des deux boîtes en vitrine… Karl Lagerfeld ! Colette m’appelle, elle me dit : « Karl est un ami, il aime cette boîte (c’était un labyrinthe avec un couple). Il la voudrait, mais en un peu plus petit. Est-ce que tu peux le faire ? » Je dis oui, et puis ça a dû lui sortir de la tête. Mais c’était drôle.
Gaspard Mitz - Box Stories - The Break-Up
Le jour où… Vous avez dû négocier
Le plus dur en affaires, ça a été un Américain. Il a négocié pendant un mois. On avait l’impression que le gars rachetait le futur Facebook. En fait, il m’a juste acheté une boîte, c’était le producteur de plusieurs films Marvel notamment du premier Avenger. Monumental. Sa femme était présentatrice d’une chaîne locale de Los Angeles. Des gens très loin du besoin. Et ils ont négocié les frais de douane… La folie. Il était très content, mais il fallait tout discuter.
Le plus dur en affaires, ça a été un Américain. Il a négocié pendant un mois. On avait l’impression que le gars rachetait le futur Facebook. En fait, il m’a juste acheté une boîte, c’était le producteur de plusieurs films Marvel notamment du premier Avenger. Monumental. Sa femme était présentatrice d’une chaîne locale de Los Angeles. Des gens très loin du besoin. Et ils ont négocié les frais de douane… La folie. Il était très content, mais il fallait tout discuter.
Gaspard Mitz - Monolithe
Le jour où… Vous êtes passé des boîtes aux blocs
Avec plus de 300 boîtes en quatre ans, j’avais fait le tour. Je voulais faire autre chose. Et c’était ça, des sculptures. Je ne sais pas pourquoi, je ne sais pas d’où ça vient…
Avec plus de 300 boîtes en quatre ans, j’avais fait le tour. Je voulais faire autre chose. Et c’était ça, des sculptures. Je ne sais pas pourquoi, je ne sais pas d’où ça vient…
Gaspard Mitz - Naufrage
Le jour où… Vous avez fabriqué votre premier bloc
Le premier était pour moi. Je voulais une sculpture en bois avec des formes très droites. Je me suis demandé : quelles matières ? La pierre, c’est trop compliqué, donc j’ai rapidement opté pour le bois. J’ai demandé à mon père de me conseiller.
Le premier était pour moi. Je voulais une sculpture en bois avec des formes très droites. Je me suis demandé : quelles matières ? La pierre, c’est trop compliqué, donc j’ai rapidement opté pour le bois. J’ai demandé à mon père de me conseiller.
Gaspard Mitz - Rana
Je voulais quelque chose de très propre, qu’on ne devine pas la matière. Au début, c’était désastreux, le bois n’était pas bon. Il y a beaucoup d’étapes car j’avais en tête un truc nickel, comme une carrosserie de voiture. Aujourd’hui, quand je regarde les quinze premiers blocs, ils sont immondes ! Mais au début, je trouvais ça génial.
Gaspard Mitz - Rocher
Plus tard, j’aimerais utiliser de nouvelles matières, comme du marbre ou du verre. Toujours garder l’idée des blocs mais ajouter de nouveaux matériaux.
Gaspard Mitz - Tettigonia
Le jour où… Vous avez douté
Tout le temps ! Je travaille vraiment au jour le jour sans sécurité. Il y a des mois à zéro, d’autres où ça marche bien. Mais il y a du doute tous les jours.
Tout le temps ! Je travaille vraiment au jour le jour sans sécurité. Il y a des mois à zéro, d’autres où ça marche bien. Mais il y a du doute tous les jours.
Portrait Gaspard Mitz
Le jour où… Vous avez eu une bonne idée
La bonne idée, ça a été d’essayer. Au lieu de chercher un objet dans le commerce qui me plaît, je préfère le faire moi-même. Au moins, ça se rapproche au plus près de ce que je veux. Je voulais une pastèque en bois ? Je me suis fait une pastèque en bois (une magnifique pastèque en bois trône sur la table basse du salon de Gaspard [NDLR]).
La bonne idée, ça a été d’essayer. Au lieu de chercher un objet dans le commerce qui me plaît, je préfère le faire moi-même. Au moins, ça se rapproche au plus près de ce que je veux. Je voulais une pastèque en bois ? Je me suis fait une pastèque en bois (une magnifique pastèque en bois trône sur la table basse du salon de Gaspard [NDLR]).
Gaspard Mitz - Velvet
Le jour où… Vous aurez réalisé votre rêve professionnel
Ce n’est pas un rêve, mais une chose qui me ferait vraiment plaisir. Ça serait de mettre mes blocs à Versailles, au château. Je trouve que ça collerait pas mal.
Ce n’est pas un rêve, mais une chose qui me ferait vraiment plaisir. Ça serait de mettre mes blocs à Versailles, au château. Je trouve que ça collerait pas mal.
J’aime bien ce lieu, c’est un peu kitsch, Versailles. Je mettrais les blocs, plutôt les petits, sur des commodes. Sur la petite commode du roi.
ET VOUS ?
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Tout s’est fait par hasard. Mon amie finissait ses études à Lyon. J’étais allé la voir et on a visité le musée miniature, vraiment intéressant d’ailleurs. Des boîtes d’un artiste qui s’appelle Dan Ohlmann, très réalistes, étaient exposées. J’avais trouvé ça génial. J’ai ensuite découvert un artiste qui s’appelle Joseph Cornell. Il travaille sur le même concept. Ça m’a donné envie de construire une histoire dans une petite boîte.
Je ne sais pas raconter avec des mots ou des dessins. C’était le bon moyen pour moi, j’adore les figurines. Je les trouve touchants, ces personnages, ils sont bien faits, on y croit. Je me suis dit qu’on pouvait raconter quelque chose avec. J’ai fait une boîte pour l’anniversaire de mon amie. Elle était un peu bancale, un peu mal peinte. Mais l’idée était là. C’était un peu marrant, ça lui a plu.