Maisons de campagne
Visites Privées
Suivez le Guide : La poésie raffinée d'une maison fin XIXᵉ
Perchée dans les hauteurs de la ville au cœur d'une ancienne oliveraie, cette demeure bourgeoise nous livre tous ses petits secrets
Pour atteindre l’impasse qui mène à cette maison dissimulée derrière de grands arbres, il faut gravir courageusement la grande avenue entre le quartier de Figuerolles et celui des Arceaux, en plein cœur de Monptellier. Il s’agit en fait de l’ancienne route qui permettait de rejoindre Lodève. Cette maison fait ainsi partie du faubourg du Courreau, loti à la fin du XIXᵉ siècle aux frontières de la vieille ville. En hauteur, à la lisière des plus beaux quartiers du centre historique, la maison avoisine d’autres habitations toutes plus incroyables les unes que les autres. Des façades aux balcons d’antan s’étendent sur des parcs aux arbres ancestraux. Une élégance toute particulière suggère déjà que ces maisons ont mille secrets à nous livrer. Et lorsqu’un chat nous mène jusqu’au bout de l’impasse, on le suit sans bruit de peur de rompre le silence qui règne à l’ombre des cèdres.
Coup d’œil
Qui habite ici : Brigitte et sa famille
Emplacement : avenue de Lodève, Montpellier, Hérault, Languedoc-Roussillon
Superficie : plus de 200 m² sur deux étages. Au rez-de-chaussée, plusieurs chambres d’étudiantes sont réparties autour d’une cuisine, une salle à manger et une salle de bains commune. À l’étage, une double salle de séjour donne sur un salon, le couloir mène à la cuisine et à la salle à manger, puis à la chambre du couple, à la salle de bain et une chambre/bureau.
Photos : Jours & Nuits © Houzz
Coup d’œil
Qui habite ici : Brigitte et sa famille
Emplacement : avenue de Lodève, Montpellier, Hérault, Languedoc-Roussillon
Superficie : plus de 200 m² sur deux étages. Au rez-de-chaussée, plusieurs chambres d’étudiantes sont réparties autour d’une cuisine, une salle à manger et une salle de bains commune. À l’étage, une double salle de séjour donne sur un salon, le couloir mène à la cuisine et à la salle à manger, puis à la chambre du couple, à la salle de bain et une chambre/bureau.
Photos : Jours & Nuits © Houzz
Et de raconter par quel miracle ils ont acquis cette demeure : « Nous ne sommes pas de la région et nous avions entendu parler de cette maison occupée par plusieurs couples de retraités. Nous avons déménagé dans le sud de la France en 2000, et nous avons attendu qu’elle soit en vente. Nous l’avons acquise en 2006, et nous l’habitons depuis. »
Tout en nous entraînant dans le parc de cette maison de type coloniale dressée sur des piliers retenant de grands balcons en fer tressé, elle évoque leurs choix au moment d’emménager. « Lorsque nous sommes arrivés avec les enfants, qui sont grands maintenant et ne vivent plus avec nous, nous avons choisi d’habiter le haut de la maison, contrairement aux gens de la région qui préfèrent vivre avec un accès direct sur le jardin. Il est vrai que nous venions de Versailles, et notre mode de vie correspond davantage à la vie en appartement. »
Nous nous frayons un chemin parmi les oliviers couverts de fruits. « Le terrain sur lequel a été construite la maison était une oliveraie. Elle appartenait à l’université protestante qui l’exploitait à l’époque de sa construction. Les oliviers ont tous gelé en 1956, comme le raconte la légende urbaine régionale, et les arbres que vous voyez ici sont en fait des rejets », raconte Brigitte. « Nous avons choisi un emplacement protégé pour installer la piscine. Comme il était inconcevable d’évacuer la terre, vu l’emplacement de la maison, nous avons récupéré la terre pour créer une terrasse avec des marches de pierre en restanque, comme dans les oliveraies. Nous avons construit une cabane équipée d’une verrière dotée d’une menuiserie en métal. Par souci de cohérence avec la maison, nous avons cherché des tuiles en terre cuite de style industriel des années 20, plutôt que d’opter pour les tuiles romaines régionales. »
Sous un porche recouvert de végétation, la porte de la maison s’ouvre sur une entrée spectaculaire. Une fresque végétale recouvre le mur qui s’enroule autour de l’escalier jusqu’au palier. « Les peintres qui ont réalisé les travaux de rénovation de la maison ont découvert cette fresque sous la couche de peinture. Ils ont pris l’initiative de décalquer entièrement le motif pour le repeindre à l’identique. Ils ont même reproduit l’ombre exacte de la végétation sur le mur correspondant à l’angle de la lumière dans la cage d’escalier lorsque le soleil l’éclaire. »
Le regard est naturellement attiré par la verrière en métal directement rattachée au toit.
Nous nous laissons guider le long des murs en ciment lustré.
Sur le seuil, Brigitte s’arrête devant cette étrange pendule. « Nous l’avons héritée et comme il n’était pas tellement question de lui trouver une place à l’intérieur de la maison, elle a élu domicile dans cette niche… Finalement, elle s’y trouve très à son aise, et nous aussi ! »
Nous nous laissons guider le long des murs en ciment lustré.
Sur le seuil, Brigitte s’arrête devant cette étrange pendule. « Nous l’avons héritée et comme il n’était pas tellement question de lui trouver une place à l’intérieur de la maison, elle a élu domicile dans cette niche… Finalement, elle s’y trouve très à son aise, et nous aussi ! »
L’entrée sur le couloir aux teintes grisées et au plancher en châtaignier est des plus réconfortantes.
La première pièce s’ouvre sur la grande verrière que l’on remarque sur la façade de la maison à l’arrière. « Avant, il n’y avait qu’une fenêtre sur ce mur. Nous avons eu envie d’une verrière et l’aluminium s’est avéré le plus simple à installer dans cet espace en angle. Du coup, les ouvertures sont un peu plus larges que celles de nos voisins. L’option double vitrage nous a paru indispensable et nous ne le regrettons pas, car cette pièce est agréable tout au long de l’année. »
Des fauteuils tapissés dans des teintes élégantes côtoient un fauteuil de cuir autour d’un magnifique tapis iranien tissé à la main de 1925, acheté à Pau.
« Nous voici dans ce que nous appelons le Salon de jour. Mon mari souhaitait une pièce plus moderne dans le salon et ce grand bahut plus contemporain meuble parfaitement le fond de la pièce. Les guéridons ont été chinés dans un vide-greniers des Arceaux », précise Brigitte avant de passer dans le Salon du soir.
« Nous voici dans ce que nous appelons le Salon de jour. Mon mari souhaitait une pièce plus moderne dans le salon et ce grand bahut plus contemporain meuble parfaitement le fond de la pièce. Les guéridons ont été chinés dans un vide-greniers des Arceaux », précise Brigitte avant de passer dans le Salon du soir.
« Je suis très fière du travail de peinture réalisé sur mesure selon nos requêtes. Très inspirée par la décoration d’intérieure britannique, je ne trouvais pas de papier peint qui correspondait à ce que je souhaitais, alors nous l’avons peint. Une large bande de couleur nuage alterne ainsi avec un gris taupe », nous raconte Brigitte.
« Quant à la bibliothèque, anglaise, elle aussi, elle a été achetée aux Puces de Saint-Ouen. Elle provient de la British Railways. Elle est équipée d’un bar éclairé comme dans les endroits chics en Angleterre. J’ai laissé le vieux papier accroché à l’intérieur de la porte avec les horaires des trains ! »
« Quant à la bibliothèque, anglaise, elle aussi, elle a été achetée aux Puces de Saint-Ouen. Elle provient de la British Railways. Elle est équipée d’un bar éclairé comme dans les endroits chics en Angleterre. J’ai laissé le vieux papier accroché à l’intérieur de la porte avec les horaires des trains ! »
Le couloir nous mène ensuite à la cuisine, une pièce très claire orientée de l’autre côté de la maison. « Ici, nous avons tout refait parce que la cuisine précédente était vraiment en mauvais état. Nous avons conservé le sol et aménagé un plan de travail avec un évier bac. Nous avons opté pour du marbre noir et du carrelage rectangulaire blanc. Nous disposons de plus de 3,50 mètres de hauteur de plafond, alors les placards montent très haut dans cette pièce ! », raconte Brigitte en se dirigeant vers une surprise.
Il s’agit en fait d’une niche fermée par une fenêtre qui donne directement sur la porte d’entrée en contrebas. Il suffit donc de se pencher pour apercevoir qui monte dans l’escalier avant d’atteindre le seuil.
Juste en face de la cuisine se trouve la salle à manger. Chaleureuse comme au temps des anciennes maisons de famille, elle n’a pas changé depuis sa création. « Si vous regardez bien sous la table, vous trouverez encore la sonnette au sol pour appeler la bonne ! Nous avons uniquement changé les couleurs. Pour l’anecdote, le grand buffet a été fabriqué par un menuisier entre la Somme et la Normandie à partir d’un énorme tronc d’if qui est tombé le jour de mon anniversaire. Le miroir vient d’une manufacture à Sète. L’horloge est une Napoléon III », précise Brigitte.
Avant de quitter la pièce, un dernier clin d’œil à l’histoire familiale avec les « casseroles de ma grand-mère ! C’est un meuble flamand, parce que je suis de la Flandre maritime, et ma grand-mère de Calais. Il s’agit d’une barre à pots. On y suspendait les casseroles dans les cuisines, et il y a même des rainures pour la vaisselle au-dessus. »
Sobre et lumineuse, la salle de bains est éclairée par une douce lumière naturelle tamisée par des rideaux de grand-mère froncés. La baignoire en fonte dotée de pieds de lion est simplement posée sur le sol granité.
Partout dans la maison, le granito, constitué de pierres et de marbre colorés, a été restauré par un artisan d’art de Pézenas, dans des teintes naturelles délicatement associées à des frises noires et blanches.
Une petite chambre d’amis au parquet en sapin propose un mur de rangement spectaculaire. Les portes ont été récupérées du placard de la salle de bains, décapées, puis bâties autour de la structure réalisée par un menuisier. « On attend juste que le bâti prenne la même couleur que les portes pour le traiter ! », nous indique Brigitte. « Le menuisier a travaillé avec du pitchpin, un bois qui vient des États-Unis, parfait pour son fil droit et régulier. »
La chambre parentale se situe dans l’endroit le plus ensoleillé de la maison. Grande lectrice, Brigitte profite ainsi de la lumière du jardin à toute heure de la journée. Le mobilier de style anglais fournit un sentiment de quiétude tranquille.
Les grandes portes de l’armoire-dressing ont été réalisées dans le bâti des portes-fenêtres de la pièce. « Comme elles étaient légèrement plus étroites, le menuisier a dû ajouter un centimètre supplémentaire sur toute la hauteur des portes pour qu’elles se ferment correctement », explique Brigitte.
Le rez-de-chaussée, anciennement occupé par les enfants devenus grands, est actuellement habité par de chanceuses étudiantes en médecine qui profitent de la sérénité de la maison le temps de leurs études.
Un ancien bureau d’école rappelle que Brigitte travaillait dans l’enseignement.
Un ancien bureau d’école rappelle que Brigitte travaillait dans l’enseignement.
Toutes les portes-fenêtres donnent sur le jardin, le séjour et la cuisine étant partagés par les étudiantes en collocation. Meublé avec d’anciens tabourets et tables récupérées dans les caves des écoles, l’esprit des lieux reste très bucolique.
Le revêtement du plan de travail de la cuisine a été confectionné par un des fils de la famille. Brigitte nous explique qu’il s’agit de béton coulé dans un cadre coupé aux dimensions du plan afin de recevoir les éléments de cuisson.
La visite s’achève par une des portes ouvrant sur le jardin équipé de tables, de canapés et de chaises pour se poser selon les habitudes de chacun. Ici, le regard ne se heurte qu’à une superbe simplicité, le temps s’arrête et seuls les oiseaux réveillent nos sens engourdis par tant de sérénité.
ET VOUS ?
Avez-vous apprécié la visite de la maison de Brigitte ?
La rubrique Suivez le Guide est composée de reportages photo organisés par Houzz dans les intérieurs de Houzzers décorés avec goût. Vous aussi, vous êtes fier de votre foyer et voulez le partager avec nous ? Envoyez-nous quelques photos à redaction@houzz.com !
Visitez d’autres maisons de campagne
Découvrez d’autres foyers français
ET VOUS ?
Avez-vous apprécié la visite de la maison de Brigitte ?
La rubrique Suivez le Guide est composée de reportages photo organisés par Houzz dans les intérieurs de Houzzers décorés avec goût. Vous aussi, vous êtes fier de votre foyer et voulez le partager avec nous ? Envoyez-nous quelques photos à redaction@houzz.com !
Visitez d’autres maisons de campagne
Découvrez d’autres foyers français
Brigitte nous explique la particularité des maisons du quartier : « Elles ont toutes été bâties à même le sol en argile, alors elles bougent ! En hiver, le sol gonfle, et en été, il s’assèche. Cette maison cossue n’a aucune fondation, pas de cave ni grenier. »