Avant/Après
Visites Privées
Avant/Après : 29 m2 astucieusement mués en deux-pièces
Plutôt que de rogner sur les fonctions, mieux vaut choisir un plan osé mais efficace comme dans ce deux-pièces parisien
Ce jeune actif aurait pu acquérir 20 m² en bon état, mais celui-ci a eu le flair de se tourner vers 29 m² délabrés et tarabiscotés et d’appeler à la rescousse des professionnelles de l’aménagement. Suite à une contre-visite, l’agence d’architecture et architecture d’intérieur, dont il fait la connaissance par bouche-à-oreilles, lui conseille de négocier le prix en fonction des travaux qui s’annoncent d’emblée très lourds. « C’était une ruine et nous l’avons tout de suite alerté sur l’ampleur de la tâche. Nous-mêmes avons dû nous poser sur les plans et pas mal réfléchir avant de lui donner notre feu vert », expliquent l’architecte d’intérieur Anne-Astrid Chachignon et son associée l’architecte Claire Prinet. Mais quatre mois après, le résultat est totalement à la hauteur des espérances du jeune propriétaire.
Avant. Sur le papier, ce 29 m² disposait de tout ce que recherchait l’acquéreur, un coach sportif souhaitant réaliser sa première acquisition. Au cinquième étage avec ascenseur, il donnait sur la cour d’un bel immeuble en briques du 12e arrondissement, disposait d’une vue verdoyante sur la petite ceinture et, surtout, était agencé en deux pièces.
Mais la première visite laisse le jeune homme perplexe car, si cet appartement avait concouru pour la palme des lieux atypiques (comprenez bizarres, mal fichus mais quand même attachants), il se serait sans doute classé à une place respectable. « L’immeuble et la situation étaient top, la superficie attrayante, la lumière intéressante mais c’était un vrai taudis dont le plan n’était pas évident. Loué à un luthier depuis des dizaines d’années, il comprenait deux espaces distincts séparés par des boisseaux de cheminée, avec d’un côté une entrée ouvrant sur une cuisine/atelier et de l’autre le salon/chambre à coucher, sans parler au centre des “WC à l’italienne”, comme les a baptisés notre client », détaille Anne-Astrid Chachignon, l’architecte d’intérieur.
Mais la première visite laisse le jeune homme perplexe car, si cet appartement avait concouru pour la palme des lieux atypiques (comprenez bizarres, mal fichus mais quand même attachants), il se serait sans doute classé à une place respectable. « L’immeuble et la situation étaient top, la superficie attrayante, la lumière intéressante mais c’était un vrai taudis dont le plan n’était pas évident. Loué à un luthier depuis des dizaines d’années, il comprenait deux espaces distincts séparés par des boisseaux de cheminée, avec d’un côté une entrée ouvrant sur une cuisine/atelier et de l’autre le salon/chambre à coucher, sans parler au centre des “WC à l’italienne”, comme les a baptisés notre client », détaille Anne-Astrid Chachignon, l’architecte d’intérieur.
Après. Il a fallu faire des choix afin de dégager un maximum d’habitabilité dans ce petit espace segmenté et si les pros ont proposé un plan qui peut paraître osé, elles l’ont fait après mûre réflexion. C’est ainsi que l’on entre à présent par le côté chambre/bains pour rejoindre en bout de parcours le séjour/cuisine.
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Avant. On entrait face à un placard et, depuis ce mini-sas, on accédait sur la gauche à la cuisine. L’élaboration du plan a trouvé naissance dans l’étude de l’orientation. « La fenêtre de la cuisine, donnait à l’Est sur un mur de briques. Il y avait beaucoup de lumière le matin mais peu en journée. La belle vue verdoyante et lumineuse se trouvait en fond d’appartement dans la chambre orientée sud-est », expose en effet Anne-Astrid.
Après. Ce qui explique que l’on entre désormais face au coin nuit encadré par des rideaux occultants. « Nous avons travaillé ce premier volume comme un espace tampon et multifonctions, assumant dès le départ son positionnement en second jour », affirme-t-elle.
Comme l’enveloppe travaux était serrée, des arbitrages ont été réalisés. « Nous sommes restés dans un budget de 1700 euros/m² en optant pour un sol souple à la place du béton ciré que nous avions envisagé pour couvrir l’opus existant. Nous avons également limité la menuiserie sur mesure au profit de meubles Ikea dans le coin nuit et la cuisine », indiquent les professionnelles.
Comme l’enveloppe travaux était serrée, des arbitrages ont été réalisés. « Nous sommes restés dans un budget de 1700 euros/m² en optant pour un sol souple à la place du béton ciré que nous avions envisagé pour couvrir l’opus existant. Nous avons également limité la menuiserie sur mesure au profit de meubles Ikea dans le coin nuit et la cuisine », indiquent les professionnelles.
Désireux d’un appartement fonctionnel et agréable à vivre, le jeune homme avait besoin de rangements suffisants pour vivre au quotidien dans un espace rangé et donc visuellement plus grand. Sous le sommier du lit se trouvent deux tiroirs et, au pied, une commode permet de ranger tous les vêtements pliés.
Plus de photos de petites chambres optimisées sur Houzz
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De l’autre côté du lit, sur le mur en biais, deux placards toute hauteur menuisés sur mesure encadrent la salle d’eau fermée par une verrière. Le placard d’entrée renferme les chaussures, manteaux, aspirateur… Plus loin, le grand placard appuyé à l’ancien boisseau de cheminée, contient une penderie, le lave-linge, le ballon d’eau chaude et un rangement pour les valises.
Afin de donner du caractère à ce volume, les professionnelles ont choisi d’animer le parcours menant au séjour par une bande de peinture terracotta, une verrière métallique et verre opalescent et des façades de placard en contreplaqué de bouleau naturel.
Afin de donner du caractère à ce volume, les professionnelles ont choisi d’animer le parcours menant au séjour par une bande de peinture terracotta, une verrière métallique et verre opalescent et des façades de placard en contreplaqué de bouleau naturel.
Contournant la problématique de l’occultation de la fenêtre de la salle d’eau ou encore de la verrière, les pros ont choisi d’entourer le lit de rideaux occultants. « Rideau fermé, le lit se transforme en cocon douillet mais lorsque l’on ouvre les rideaux, la chambre bénéficie d’une superficie agréable de 11 m² », explique Anne-Astrid.
Après. La porte verrière de la salle d’eau, en applique, récupère un maximum de luminosité qui circule jusqu’au coin nuit. Pour une question de coût elle a été achetée dans la grande distribution et le plafond abaissé au contact de ses 2,60 m de haut afin de faire croire à un parfait sur mesure. « Les finitions, c’est ce à quoi nous faisons le plus attention en cours de chantier, y compris lorsque le propriétaire n’est pas sur place. Lors de ces travaux en l’occurrence notre client était presque tout le temps en déplacement à l’étranger », explique Anne-Astrid.
Dans son cahier des charges, le jeune homme a d’emblée mis l’accent sur sa salle de bains. Il souhaitait un espace confortable avec baignoire.
En raison des réseaux existants et pour profiter de la fenêtre sans vue, les pros ont installé la baignoire en premier jour. La menuiserie vétuste a été remplacée par une fenêtre double vitrage avec occultation.
En raison des réseaux existants et pour profiter de la fenêtre sans vue, les pros ont installé la baignoire en premier jour. La menuiserie vétuste a été remplacée par une fenêtre double vitrage avec occultation.
Le plan vasque en contreplaqué de bouleau de 3 centimètres d’épaisseur et la pose du carrelage autour donnent un bon aperçu des finitions soignées recherchées par les deux architectes.
Pour structurer la petite salle d’eau et la rendre intéressante, les professionnelles ont misé sur une bande de peinture. « Notre client nous a indiqué qu’il voulait une ambiance Cyclades. Nous avons préféré le bleu Klein, une teinte énergisante qui crée un encadrement graphique sur lequel les toilettes se fondent et qui, par contraste, fait éclater le coin baignoire immaculé », expliquent-elles.
Les plantes, autre passion du jeune homme, ont guidé le choix des suspensions à planter qui ajoutent une touche de nature agréable dans ce studio urbain.
Les plantes, autre passion du jeune homme, ont guidé le choix des suspensions à planter qui ajoutent une touche de nature agréable dans ce studio urbain.
Les professionnelles ont tenu à solliciter le propriétaire, bien que souvent absent, pour choisir les petites finitions. Il a complètement adhéré à ces boutons de porte en verre originaux. « Nous aimons accompagner les maîtres d’ouvrage vers le choix de ces détails pour qu’ils s’approprient vraiment l’espace et aient un sentiment de bien-être, ce qui a complètement fonctionné ici », partage Anne-Astrid.
Poignées : La Quincaillerie Saint-Germain ; suspensions : It’s about Romy
Poignées : La Quincaillerie Saint-Germain ; suspensions : It’s about Romy
Après. En abordant le passage étroit qui mène au fond de l’appartement, la belle vue arborée et lumineuse saute à la vue du visiteur. La seconde pièce a été revue en séjour/cuisine dans des tons clairs et sobres pour laisser la part belle à la perspective qui file jusqu’à l’extérieur.
Le bâti étant en mauvais état, il a fallu s’adonner à des travaux préparatoires assez conséquents. Le radiateur en fonte du chauffage collectif fuyait et a été remplacé, la façade doublée en raison d’un pont thermique qui entraînait de l’humidité et la descente des eaux usées changée par la copropriété car ce tronçon était vétuste. Seule la menuiserie en bois d’origine a été conservée tant pour des raisons de budget qu’esthétiques. « C’était une très jolie fenêtre bois type mouton et gueule de loup ! », justifie la pro.
Le bâti étant en mauvais état, il a fallu s’adonner à des travaux préparatoires assez conséquents. Le radiateur en fonte du chauffage collectif fuyait et a été remplacé, la façade doublée en raison d’un pont thermique qui entraînait de l’humidité et la descente des eaux usées changée par la copropriété car ce tronçon était vétuste. Seule la menuiserie en bois d’origine a été conservée tant pour des raisons de budget qu’esthétiques. « C’était une très jolie fenêtre bois type mouton et gueule de loup ! », justifie la pro.
Posée contre le boisseau de cheminée, la cuisine a été placée au niveau de l’ancienne salle d’eau. Un morceau de parquet existant a été habilement déplacé depuis l’entrée pour créer au sol la rustine nécessaire.
Après. La cuisine a été installée avec deux plans en parallèle, une disposition compacte et efficace pour cuisiner. Grâce à quelques caissons sur mesure, les professionnelles ont optimisé l’espace en biais au niveau du plan bar, truffé de rangements pour l’épicerie et la vaisselle. Afin de structurer l’espace cuisine/détente tout en subtilité, le plafond a été peint en symétrie du plan bar avec une teinte sable.
La crédence en miroir oxydé est une autre des astuces peu coûteuses des pros qui fait son petit effet. « Elle est très facile à nettoyer et rapporte de la lumière et de la profondeur à l’espace », explique Anne-Astrid.
Pour faire écho au plancher, la robinetterie et les poignées adoptent une couleur cuivrée. « Notre client a craqué sur des poignées en cuivre martelé qu’il a chinées », explique la pro.
Pour faire écho au plancher, la robinetterie et les poignées adoptent une couleur cuivrée. « Notre client a craqué sur des poignées en cuivre martelé qu’il a chinées », explique la pro.
De l’autre côté du plan bar ou l’on peut déjeuner à deux, prend place le salon meublé de manière épurée. Pour faire l’unité avec la première pièce, quelques détails ont été repris à l’instar de la couleur bleu Klein qui pare les chaises de bar ou encore les suspensions plantées.
Les pros ont également pensé à l’ambiance de nuit avec un bandeau LED inséré sous les étagères bois de la cuisine.
Les pros ont également pensé à l’ambiance de nuit avec un bandeau LED inséré sous les étagères bois de la cuisine.
« Dans une petite surface, s’il faut commencer à replier le lit pour cuisiner ou se doucher sur les toilettes, c’est-à-dire à camper, c’est que quelque chose ne va pas. Ici, nous avons mis à profit tout l’espace, ce qui permet de vivre confortablement sans gestes inutiles. Notre client nous a fait un beau compliment en affirmant que l’aménagement semblait exister depuis la construction de l’immeuble. C’est vraiment ainsi que nous concevons notre métier », ont-elles conclu.
Tabouret Elephant par Eames chez Vitra ; suspension à planter : Caralina chez Bloomingville ; suspension salon en lin : Clouds chez WestwingNow ; tabourets bleu Klein : Drawer ; table basse : Maisons du Monde (ancienne collection)
ET VOUS ?
Que pensez-vous de cette rénovation ?
Tabouret Elephant par Eames chez Vitra ; suspension à planter : Caralina chez Bloomingville ; suspension salon en lin : Clouds chez WestwingNow ; tabourets bleu Klein : Drawer ; table basse : Maisons du Monde (ancienne collection)
ET VOUS ?
Que pensez-vous de cette rénovation ?
Qui habite ici : un jeune actif, coach sportif
Emplacement : avenue Michel Bizot, dans le 12e
Superficie : 29 m²
Durée des travaux : 4 mois (avril-juillet 2021)
Professionnelles de l’aménagement : Anne-Astrid Chachignon, architecte d’intérieur et Claire Prinet, architecte, de l’agence Maztri
Budget (hors mobilier) : 49 300 euros TTC (1700 euros/m²)
Photos : Maztri / Julien Pépy Photographe