Petits espaces
Avant/Après
Avant/Après : Le 18 m² d'un jeune cinéaste ose la différence
Le propriétaire était parti pour une rénovation classique mais a craqué sur les propositions audacieuses de son archi
Ce jeune homme œuvrant dans la production cinématographique venait d’acheter son premier appartement un peu sur un coup de tête. Il avait vraiment besoin d’un pied à terre où habiter quand il n’était pas en tournage et ce studio, du côté du métro Jourdain, lui avait tapé dans l’œil. L’appartement n’était pas dans un état formidable et le jeune propriétaire désirait le faire rénover et le mettre aux normes de sorte à pouvoir le louer lorsqu’il était en tournage. Comme il ne savait vraiment pas par où commencer, des amis auxquels il se confie l’adressent à l’architecte d’intérieur Laura Loustau, laquelle va l’aider à révéler le potentiel de la petite surface à un point qu’il n’aurait pas imaginé.
Coup d’œil
Qui vit ici : c’est l’appartement d’un trentenaire qui travaille dans le cinéma
Emplacement : au troisième étage d’un immeuble ancien, métro Jourdain (XIXe arrondissement)
Superficie : 18 m²
Date des travaux : été 2017, 3 mois de travaux
Architecte d’intérieur : Laura Loustau
Budget : 47 000 euros tout compris (dont menuiseries sur mesure : 14 000 euros ; maçonnerie/cloisonnement/isolation : 4000 euros ; sol : 3000 euros)
Crédit photos : Shoootin
Coup d’œil
Qui vit ici : c’est l’appartement d’un trentenaire qui travaille dans le cinéma
Emplacement : au troisième étage d’un immeuble ancien, métro Jourdain (XIXe arrondissement)
Superficie : 18 m²
Date des travaux : été 2017, 3 mois de travaux
Architecte d’intérieur : Laura Loustau
Budget : 47 000 euros tout compris (dont menuiseries sur mesure : 14 000 euros ; maçonnerie/cloisonnement/isolation : 4000 euros ; sol : 3000 euros)
Crédit photos : Shoootin
Plan Après
« J’ai joué le jeu en proposant une rénovation de l’existant dans le budget convenu et osé une seconde proposition plus ambitieuse, en misant sur l’originalité et le design et en essayant de répondre à tous ses besoins : un mobilier-structure cloisonnait la cuisine et un coin chambre fixe et cachait une foule de rangements. Les toilettes devenaient salle d’eau et il restait 10 m² de pièce à vivre. Contre toute attente, le jeune homme, séduit par le projet, m’a complètement suivie et a décidé de revoir son budget à la hausse », poursuit-elle.
Trouvez un architecte d’intérieur sur Houzz
« J’ai joué le jeu en proposant une rénovation de l’existant dans le budget convenu et osé une seconde proposition plus ambitieuse, en misant sur l’originalité et le design et en essayant de répondre à tous ses besoins : un mobilier-structure cloisonnait la cuisine et un coin chambre fixe et cachait une foule de rangements. Les toilettes devenaient salle d’eau et il restait 10 m² de pièce à vivre. Contre toute attente, le jeune homme, séduit par le projet, m’a complètement suivie et a décidé de revoir son budget à la hausse », poursuit-elle.
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Avant. L’entrée se situe à droite sur le cliché. Derrière se trouvaient les toilettes, devant la pièce de vie et à gauche la douche. L’aménagement rappelait celui de certaines chambres de service mal optimisées : une barre placée juste sous l’interphone servait à poser sa serviette mouillée. C’était donc la première chose que l’on distinguait en entrant…
Après. Aménager moins de 20 m² en casant une vraie cuisine, une vraie chambre, un vrai séjour, une vraie salle d’eau tient toujours de la prouesse et par conséquent il fallait faire des choix engagés… Laura Loustau a fait celui de mettre la cuisine à l’entrée et s’en explique : « L’idée est venue du propriétaire lui-même qui m’a défiée de mettre la salle d’eau entière dans les toilettes. Ayant libéré l’entrée de la douche, j’ai pensé à créer un sas grâce à la cuisine afin de protéger l’espace de vie du bruit du couloir. »
La cuisine a été réalisée en contreplaqué de bouleau — comme le reste des menuiseries. Protégés au vernis hydrofuge mat, les éléments renferment, en bas, un frigo, un lave-linge de 45, du rangement et une poubelle de tri et, en haut, un four combiné-micro-ondes, la hotte à recyclage et des placards de rangement. La crédence en carreaux de faïence 10 x 10 a été choisie pour sa simplicité et son graphisme. Face au linéaire, un placard dissimule le compteur électrique et sert de vestiaire d’entrée.
Plus de photos de petites cuisines sur Houzz
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Voici un cliché de la cuisine pris depuis la salle d’eau qui se loge désormais dans les anciennes toilettes. Pour optimiser chaque centimètre, le plafond de la cuisine a été abaissé à 2,10 m. Au dessus, un placard de 50 cm de haut cache en particulier le ballon d’eau chaude : « J’ai préféré un ballon extra-plat plutôt qu’un chauffe-eau instantané car il permet des douches plus confortables, plus longues avec une eau bien chaude. Avec sa contenance de 60 litres il est dimensionné pour un couple », justifie Laura.
Ballon d’eau chaude Ariston 65L
Ballon d’eau chaude Ariston 65L
« Quand le propriétaire à formulé cette idée, je tenais à m’assurer qu’il se rendait bien compte du petit espace que cela créerait, les éléments de la salle de bains seraient forcément en dessous des tailles standards. Je suis donc venue avec une craie et j’ai tracé ce que ça donnerait en termes de volumes et nous avons finalement validé son choix », poursuit l’architecte d’intérieur.
Après. La douche est venue se placer au fond et, pour pallier le problème du pan coupé, un receveur à couper et carreler a été utilisé. La fenêtre a également été minimisée. « Nous n’avons pas eu de mal car d’autres appartements de l’immeuble avaient déjà fait cette transformation », précise la pro. Les toilettes suspendues ont été fixées sur un bâti support extra-plat de 12 cm de profondeur (contre 20 en principe) et le coffrage du bâti a été prolongé façon étagère pour intégrer les alimentation d’eau derrière le lave-mains, choisi le plus grand possible.
Receveur à carreler : Wedi ; Toilettes suspendues avec bâti support extrafin 12 cm : Geberit
Receveur à carreler : Wedi ; Toilettes suspendues avec bâti support extrafin 12 cm : Geberit
Avant. Voici l’ancienne salle d’eau placée face à l’entrée, là où se loge désormais la cuisine.
Plus de photos de petites salles de bains sur Houzz
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Après. La nouvelle salle de bains est toute simple mais jolie et fonctionnelle. Les choix design sont le résultat d’un véritable échange entre le propriétaire et la professionnelle : une peinture rose pâle au mur et une robinetterie noire.
Une applique ronde (IP 45 spécial lieux humides) et un sèche-serviettes électrique, basique mais quand même plus contemporain que la précédente barre de douche, complètent l’ensemble et en font une salle de bains toute équipée.
Outre ce sèche-serviettes, un unique radiateur à inertie douce a été posé sous l’une des fenêtres de la pièce de vie : « Un modèle Thermor économe en énergie et de très bonne qualité », précise la pro.
Robinetterie noire : masalledebains.com ; Applique ronde ip45 : Ikea ; Peinture murale rose : Setting plaster n°231 chez Farrow & Ball
Radiateur pièce de vie : Ovation 3 de Thermor
Une applique ronde (IP 45 spécial lieux humides) et un sèche-serviettes électrique, basique mais quand même plus contemporain que la précédente barre de douche, complètent l’ensemble et en font une salle de bains toute équipée.
Outre ce sèche-serviettes, un unique radiateur à inertie douce a été posé sous l’une des fenêtres de la pièce de vie : « Un modèle Thermor économe en énergie et de très bonne qualité », précise la pro.
Robinetterie noire : masalledebains.com ; Applique ronde ip45 : Ikea ; Peinture murale rose : Setting plaster n°231 chez Farrow & Ball
Radiateur pièce de vie : Ovation 3 de Thermor
Avant. Vu de la pièce de vie, voici le cloisonnement de l’entrée et de la douche. Apparaît sur la droite, la cuisine semi-ouverte avec son mini-plan bar. Un plancher en pin abîmé était caché sous une moquette premier prix.
« Ce jeune homme avait besoin de confort. En rentrant de tournage, il avait juste envie de s’étaler dans son lit sans devoir transformer son salon en chambre… Trop de modularité demande un effort incessant. il est beaucoup plus confortable d’avoir une place pour chaque chose même dans un petit espace. C’est pourquoi je lui ai proposé de cloisonner un espace chambre fixe, qui crée en même temps un maximum de rangements », explique Laura Loustau.
« Ce jeune homme avait besoin de confort. En rentrant de tournage, il avait juste envie de s’étaler dans son lit sans devoir transformer son salon en chambre… Trop de modularité demande un effort incessant. il est beaucoup plus confortable d’avoir une place pour chaque chose même dans un petit espace. C’est pourquoi je lui ai proposé de cloisonner un espace chambre fixe, qui crée en même temps un maximum de rangements », explique Laura Loustau.
Après. Pour mettre en valeur le mobilier vintage années 50-60 du propriétaire, un aménagement contemporain a été choisi. L’architecte d’intérieur et l’entreprise a pensé au contreplaqué de bouleau pour de nombreux aspects : « Sa résistance dans le temps par rapport au médium à peindre, la jolie tranche veinée du multiplis, sa clarté et l’absence de nœuds, son coût correct et bien sûr son aspect naturel ! »
Respectant un graphisme esthétique, Laura a calepiné la cloison-structure en modules d’environ 40 cm de large truffés de placards dont les profondeurs varient : 20 cm seulement en prolongement du linéaire de cuisine, 60 cm de part et d’autre du lit accueillant des tringles pour les vêtements, et 140 cm sous le lit aménagés en étagères sur roulettes pour les vêtements pliés. Enfin, de grands coffres dissimulés dans différents endroits servent à stocker le matériel professionnel encombrant du propriétaire. L’intérieur des placards a été fini en mélaminé gris anthracite.
Respectant un graphisme esthétique, Laura a calepiné la cloison-structure en modules d’environ 40 cm de large truffés de placards dont les profondeurs varient : 20 cm seulement en prolongement du linéaire de cuisine, 60 cm de part et d’autre du lit accueillant des tringles pour les vêtements, et 140 cm sous le lit aménagés en étagères sur roulettes pour les vêtements pliés. Enfin, de grands coffres dissimulés dans différents endroits servent à stocker le matériel professionnel encombrant du propriétaire. L’intérieur des placards a été fini en mélaminé gris anthracite.
Le propriétaire se serait bien passé de la porte entre son entrée et sa pièce de vie, mais Laura lui a vivement recommandé de la conserver. Elle occupe deux des modules du fond et a été conçue par le menuisier comme une porte sous tenture grâce à des charnières invisibles. Outre l’aspect esthétique d’un cloisonnement toute largeur, conserver cette porte s’est avéré un vrai atout à l’usage : « On peut fermer la cuisine si on est à deux et que l’autre dort, ou alors se servir la cuisine comme prolongement de la mini-salle d’eau et, la nuit, c’est aussi préférable de la fermer pour s’isoler complètement du bruit du couloir de l’immeuble », justifie l’architecte d’intérieur.
Trouvez un menuisier sur Houzz
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Après. Arrêtons-nous sur l’un des gros sujets de ce chantier, l’isolation. L’immeuble était très sonore et le jeune propriétaire craignait les conflits avec le voisinage. « L’aspect phonique est rarement pris en compte dans les rénovations mais change pourtant la vie et les architectes d’intérieur ont un vrai rôle à jouer sur ce sujet », explique Laura Loustau avant de poursuivre : « Nous avons préféré opter pour une solution radicale même si cela a doublé le prix du sol : nous avons déposé le plancher existant, placé des dalles en laine de roche entre les solives, injecté par dessus des granules d’égalisation en polystyrène, placé un plancher phonique en Fermacell, ajouté une fine couche de liège puis recouvert d’un chêne massif. »
L’architecte d’intérieur n’a pas dédaigné les cloisons verticales puisque tous les murs ont été traités avec une solution thermique et acoustique : un doublage de Placo phonique emprisonnant une épaisseur de laine de roche. Le cloisonnement en bois a même été isolé ! « Nous aurions pu nous contenter d’une simple menuiserie mais elle a été entièrement doublée par des cloisons en Placo de 7 cm d’épaisseur. Ainsi quand le propriétaire est dans son lit, il est comme dans un cocon vraiment très calme », justifie la pro attentive à proposer des solutions pérennes, aussi esthétiques que confortables.
L’architecte d’intérieur n’a pas dédaigné les cloisons verticales puisque tous les murs ont été traités avec une solution thermique et acoustique : un doublage de Placo phonique emprisonnant une épaisseur de laine de roche. Le cloisonnement en bois a même été isolé ! « Nous aurions pu nous contenter d’une simple menuiserie mais elle a été entièrement doublée par des cloisons en Placo de 7 cm d’épaisseur. Ainsi quand le propriétaire est dans son lit, il est comme dans un cocon vraiment très calme », justifie la pro attentive à proposer des solutions pérennes, aussi esthétiques que confortables.
Le centre de la menuiserie forme une arche qui donne accès à l’alcôve, où se dissimule le lit double, et souligne le cadrage de la fenêtre. Le propriétaire a souhaité un décroché central dans le dessin de la cloison, pour apporter une originalité et dynamiser la paroi. Il a également préféré un escabeau pour monter sur l’estrade plutôt qu’intégrer un escalier dans la structure.
Pile à la taille d’un lit double, l’alcôve de 140 x 200 dispose d’un éclairage en applique, commandé également depuis la pièce de vie pour pouvoir s’en servir aussi comme éclairage dans cet espace. Au pied du lit une bibliothèque a été aménagée dans un renfoncement de cheminée existant.
La niche boisée est très agréable car elle profite de la fenêtre de l’ancienne cuisine pour aérer et faire courant d’air avec les fenêtres de la pièce de vie. Un atout rare à Paris dans une si petite surface ! Comme le lit a été rehaussé de 70 cm, le matelas se trouve à ras de fenêtre. C’est pratique pour rejouer Fenêtre sur cour, mais un garde-corps extérieur a été ajouté pour la sécurité.
Afin de renforcer l’effet de profondeur et le caractère de la niche, l’architecte d’intérieur a préconisé un vert très sombre pour parer le fond : « Assumer un petit endroit par une couleur très sombre est toujours une très bonne astuce. Il accentue aussi par contraste la clarté de la pièce de vie ! », explique-t-elle.
Peinture murale verte : Studio Green n°93 chez Farrow & Ball
La niche boisée est très agréable car elle profite de la fenêtre de l’ancienne cuisine pour aérer et faire courant d’air avec les fenêtres de la pièce de vie. Un atout rare à Paris dans une si petite surface ! Comme le lit a été rehaussé de 70 cm, le matelas se trouve à ras de fenêtre. C’est pratique pour rejouer Fenêtre sur cour, mais un garde-corps extérieur a été ajouté pour la sécurité.
Afin de renforcer l’effet de profondeur et le caractère de la niche, l’architecte d’intérieur a préconisé un vert très sombre pour parer le fond : « Assumer un petit endroit par une couleur très sombre est toujours une très bonne astuce. Il accentue aussi par contraste la clarté de la pièce de vie ! », explique-t-elle.
Peinture murale verte : Studio Green n°93 chez Farrow & Ball
Après. Après l’aménagement du coin nuit fixe et tous ses rangements, il est resté un rectangle d’environ 2,5 x 4 m le long des deux fenêtres sur rue pour créer le salon. Le propriétaire a choisi tout son mobilier : une petite banquette en velours vert sapin, une lampe mannequin, des assises années 50 et une fausse peau de vache en guise de tapis. Avec quelques équerres apparentes et deux planches en contreplaqué de bouleau, il dispose maintenant d’une bibliothèque qui accueille ses ouvrages de cinéma.
Sol : plancher de chêne massif vitrifié mat, Artirec ; Canapé : made.com ; Équerres : Ikea
Sol : plancher de chêne massif vitrifié mat, Artirec ; Canapé : made.com ; Équerres : Ikea
« Ce projet était une belle collaboration ! Avec le propriétaire, il y a eu une émulation mutuelle de bout en bout », résume l’architecte d’intérieur. Quant au jeune homme, il était tellement fier de son nid qu’il a posté les photos sur les réseaux sociaux en remerciant son architecte d’intérieur et en ajoutant ce commentaire : « c’est ma cabane… <3 »
ET VOUS ?
Que pensez-vous de cette rénovation ?
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À l’occasion de la visite de l’appartement, Laura Loustau, l’architecte d’intérieur raconte : « Le point fort du studio était ses quatre belles fenêtres, refaites à neuf. L’acoustique était mauvaise comme dans les anciens immeubles ouvriers parisiens et le plan n’était pas idéal : on entrait face à la salle d’eau ou plutôt une douche ouverte. À l’arrière se trouvait une petite cuisine. Les toilettes à gauche de l’entrée étaient plutôt vastes pour une petite surface. Le propriétaire m’a annoncé un budget de base autour de 30 000 euros pour réaliser une rénovation classique et une remise aux normes, néanmoins en l’interrogeant, sa personnalité et ses besoins m’ont sauté aux yeux. Il fallait rendre l’appartement tentant pour qu’il puisse le louer d’un claquement de doigts ; bénéficier de beaucoup de confort car lorsque l’on rentre de tournage on n’a pas envie de devoir ranger et transformer son salon en lit ou l’inverse ; enfin, en tant que chef opérateur, il avait un matériel de tournage conséquent et encombrant qu’il fallait absolument stocker. »