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Avant/Après : Les couleurs d'un nouveau départ dans 55 m2 à Paris
Trop de couleurs tue la couleur. Cette propriétaire a réussi à organiser ses envies grâce aux bons conseils d'une archi
À la suite d’une séparation, cette quadragénaire souhaite prendre un nouveau départ avec sa fille et pose ses bagages dans 55 m² en étage élevé d’une résidence des années 1970, dans le quartier Convention à Paris. Le plan facile à appréhender et la vue à 180° plein sud ont davantage pesé dans la balance que l’état du bien, qu’il convient de rénover intégralement. Pour se lancer dans cette étape, la propriétaire n’a pas d’appréhension, car elle a repéré sur la plateforme Houzz l’architecte d’intérieur Anne Chemineau, à travers des reportages qui lui ont été consacrés et un portfolio de projets colorés qui a fait battre son cœur.
Avant. Passé le sas d’entrée, l’appartement d’origine égrenait ses pièces principales – cuisine, double séjour et chambre – vers la façade de l’immeuble largement vitrée tandis que l’autre côté, aveugle, rassemblait dans un couloir les toilettes et la salle d’eau. Hormis un placard d’entrée et un autre dans la circulation, il y avait peu d’espace de stockage.
Après. La propriétaire souhaitait privilégier la chambre pour sa fille et trouver une astuce afin de conserver son séjour double, tout en créant un coin nuit qui s’effacerait en journée. « Elle ne voulait pas de ces coins nuits fixes qui sont dans la tendance actuelle mais une solution modulable afin de garder la sensation d’espace offerte par le grand séjour, tout en ayant une intimité la nuit », résume en effet Anne Chemineau, l’architecte d’intérieur qui a été castée pour la pertinence de ses refontes spatiales et son portefeuille de projets, où les palettes de couleurs sont à l’honneur.
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Après. En ce qui concerne la décoration, la nouvelle propriétaire avait des attentes très affirmées. « Elle avait envie de couleurs vives. Elle aimait le turquoise, le rouge sang, le vert et le moutarde et elle en voulait partout. Elle m’a d’ailleurs orientée d’emblée vers l’univers coloré de la créatrice belge Agnès Emery, très connue en France dans les années 1990, notamment pour avoir fait connaître les zelliges au grand public », explique Anne Chemineau.
Après. Comme dans la maison d’Agnès Emery à Bruxelles, c’est un vert sourd qui est venu parer les murs du salon et offrir une ambiance bucolique dans ce contexte très urbain. La moquette au sol a également laissé place à une finition plus naturelle, en chêne à larges lames. Dans ce petit volume, il était nécessaire de faire appel au mobilier sur mesure, notamment pour créer le stockage nécessaire à la propriétaire, laquelle possède beaucoup de livres et de vêtements/chaussures. Ainsi, les allèges des fenêtres du séjour ont été parées de bibliothèques sur mesure.
Au dessus des bibliothèques, la façade vitrée a été équipée de stores enrouleurs pour limiter la surchauffe de l’orientation plein sud, sans devoir fermer les volets roulants.
Au dessus des bibliothèques, la façade vitrée a été équipée de stores enrouleurs pour limiter la surchauffe de l’orientation plein sud, sans devoir fermer les volets roulants.
La refonte de la cuisine a représenté un autre défi d’envergure pour la professionnelle car la propriétaire voulait à la fois retrouver de l’ouverture sans toutefois accepter l’idée d’une cuisine ouverte sur le séjour. « Ma cliente est du Sud et cuisine beaucoup. Elle aime les plats méditerranéens plein de saveurs et d’odeurs. Pas question pour elle d’avoir une cuisine ouverte ! », justifie Anne.
Plus de photos de cuisines recloisonnées sur Houzz
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Après. Comprenant bien la problématique de sa cliente, l’architecte d’intérieur a taillé sur mesure une solution idéale : celle de la verrière séparant séjour et cuisine, sans toutefois ôter la vue. Les architectes d’intérieur ont largement fait évoluer cette solution de cloisonnement lumineux, qu’elles dessinent désormais sur mesure pour donner au lieu une identité forte. C’est le cas ici où cette verrière a même suggéré à la professionnelle le nom du projet : « Decolines ».
« Pour dessiner cette verrière, je me suis basée sur l’esprit très vitré de la façade, auquel j’ai apporté de la rondeur au niveau des montants en bois cintrés qui maintiennent les vitrages », explique-t-elle.
Zoom sur les verrières nouvelle génération
« Pour dessiner cette verrière, je me suis basée sur l’esprit très vitré de la façade, auquel j’ai apporté de la rondeur au niveau des montants en bois cintrés qui maintiennent les vitrages », explique-t-elle.
Zoom sur les verrières nouvelle génération
Dans la cuisine, la propriétaire a sélectionné les finitions vertes Bodarp de chez Ikea, qui font écho à la teinte du séjour. Une crédence en zelliges roses apporte du pep et du contraste. « Nous avons également accessoirisé les façades avec des boutons de chez Agnès Emery en verre et collerette de laiton », ajoute Anne Chemineau.
Zelliges et carreaux de ciment : Agnès Emery
Zelliges et carreaux de ciment : Agnès Emery
Pour prolonger l’harmonie, des carreaux de ciment artisanaux de chez Agnès Emery ont été posés façon tapis le long de la tablette mange-debout. Le piètement des tabourets de bar en cuivre rose vient s’y assortir.
Après. Depuis l’entrée jusqu’à la circulation qui donne accès aux sanitaires, l’architecte d’intérieur a veillé à ajouter du stockage le long de ce côté aveugle de l’appartement. Le placard d’entrée a été simplement relooké car il n’était guère possible de gagner beaucoup en volume à cause du compteur et des gaines techniques qu’il dissimulait. Le séjour offrait un terrain de jeu plus propice.
« Nous avons composé sur mesure un rangement de 60 centimètres de profondeur, avec des parties dressing fermées et des parties ouvertes pour les livres. En bas du meuble, deux grands tiroirs sont dédiés aux chaussures », expose en effet l’architecte d’intérieur. Le couloir a également été enrichi d’un nouveau dressing, face à la porte des toilettes.
Toute hauteur en en médium, le meuble du séjour a été travaillé en pleins et en vides et peint en deux teintes de vert différentes, sauge et amande. « Cela apporte du rythme ! Ce jeu bicolore évite que l’on soit face à un bloc massif. C’est une astuce pour alléger une menuiserie, d’autant plus quand elle fait presque trois mètres de long comme ici », partage Anne.
Pour prolonger l’esprit « Decolines » devenu le fil rouge du projet, l’agence a dessiné des prises de main dans la veine des lignes de la verrière. « Les lignes sont usinées en débord sur la verrière mais en creux sur les façades du placard », nous fait-elle remarquer.
Après. La propriétaire, qui reçoit souvent, souhaitait ne pas perdre le beau volume de son séjour. « Elle voulait que ça fasse grand quand on entre et elle ne souhaitait aucunement recloisonner une chambre supplémentaire », résume Anne. L’espace nuit s’est donc coulé naturellement dans l’alcôve existante du salon, formée par une poutre porteuse.
Peut-être vous questionnerez-vous sur une autre possibilité de reconfigurer le logement que celle retenue par l’architecte d’intérieur Anne Chemineau. La professionnelle a elle-même questionné l’espace sur ses outils 3D avant de conclure qu’« il était difficile d’appréhender les choses différemment en raison de la façade sur rue entièrement vitrée qui obligeait soit à ôter les cloisons, soit à recloisonner à l’identique… ».
Archi d’intérieur : Qu’apportent plans et rendus 3D à un projet ?
Peut-être vous questionnerez-vous sur une autre possibilité de reconfigurer le logement que celle retenue par l’architecte d’intérieur Anne Chemineau. La professionnelle a elle-même questionné l’espace sur ses outils 3D avant de conclure qu’« il était difficile d’appréhender les choses différemment en raison de la façade sur rue entièrement vitrée qui obligeait soit à ôter les cloisons, soit à recloisonner à l’identique… ».
Archi d’intérieur : Qu’apportent plans et rendus 3D à un projet ?
Pour que le coin nuit soit imperceptible de jour, il s’est organisé autour d’un canapé convertible. La propriétaire a sélectionné un canapé Rapido de chez La Maison du Convertible, qui permet de faire son lit en quelques instants, en renversant le dossier du canapé. Ces modèles technologiques permettent même de laisser la couette en place et de dissimuler les oreillers.
L’idée était de muer ce coin nuit en « cocon chaleureux ». Pour cette propriétaire favorable à un univers gai et coloré, l’architecte d’intérieur a joué le jeu avec un fond de scène rouge sang et un canapé jaune safran. « Nous sommes allés nous rendre compte des teintes par nous-mêmes dans les showrooms des coloristes et dans la boutique Agnès Emery. J’ai conseillé d’apaiser la colorimétrie dans les espaces de réception et créer des zones plus vives dans les espaces plus intimes », partage Anne Chemineau.
L’idée était de muer ce coin nuit en « cocon chaleureux ». Pour cette propriétaire favorable à un univers gai et coloré, l’architecte d’intérieur a joué le jeu avec un fond de scène rouge sang et un canapé jaune safran. « Nous sommes allés nous rendre compte des teintes par nous-mêmes dans les showrooms des coloristes et dans la boutique Agnès Emery. J’ai conseillé d’apaiser la colorimétrie dans les espaces de réception et créer des zones plus vives dans les espaces plus intimes », partage Anne Chemineau.
L’alcôve a été légèrement redimensionnée latéralement pour créer du rangement de part et d’autre de la cloison. Un meuble sur mesure dans la lignée de celui du séjour remplit désormais le côté aveugle de l’alcôve, ajoutant un grand volume de stockage avec un impact visuel très limité.
Pour prolonger l’harmonie dans l’esprit « Decolines », les prises de main ont été arrondies, de même que le passage vers l’alcôve s’est cintré. « Dans ces immeubles années 1970 où les lignes droites sont très marquées, ce parti pris de rondeur apporte un surcroît de douceur » note l’architecte d’intérieur.
Pour prolonger l’harmonie dans l’esprit « Decolines », les prises de main ont été arrondies, de même que le passage vers l’alcôve s’est cintré. « Dans ces immeubles années 1970 où les lignes droites sont très marquées, ce parti pris de rondeur apporte un surcroît de douceur » note l’architecte d’intérieur.
Comme dans le séjour, le meuble bicolore reprend les codes ouvert/fermé, ce qui anime le mur juste comme il faut avec de la variété, du rythme et de la légèreté.
Après. Le challenge technique de cette rénovation s’est concentré dans le système de fermeture de l’alcôve de nuit au moyen de deux portes coulissantes qui, en journée, se plaquent de part et d’autre de l’arche. « Mon collaborateur Franck Voyer a veillé à ce que les portes en applique recouvrent au millimètre près les pans de murs et que les portes coulissent parfaitement sur leur guide en hauteur », partage la pro.
Pour alléger le rendu des portes et amener une discrète touche bucolique, elles ont été recouvertes de papier peint dans la teinte verte qui colore les murs, décoré d’un motif de chez Agnès Emery. « Ce n’est pas de l’intissé, mais un papier prêt à peindre. Nous avons choisi ce décor d’herbes folles et fait rajouter sur mesure des détails dorés, papillons, sauterelles… », explique Anne Chemineau.
Pour alléger le rendu des portes et amener une discrète touche bucolique, elles ont été recouvertes de papier peint dans la teinte verte qui colore les murs, décoré d’un motif de chez Agnès Emery. « Ce n’est pas de l’intissé, mais un papier prêt à peindre. Nous avons choisi ce décor d’herbes folles et fait rajouter sur mesure des détails dorés, papillons, sauterelles… », explique Anne Chemineau.
Après. La propriétaire rêvait d’une salle de bains des Mille et une nuits. Les murs ont été parés de la teinte de zelliges qu’elle préfère entre toutes – un turquoise profond de chez Agnès Emery – et le sol réalisé en carreaux de ciment avec un motif poissons qui l’a fait craquer. Des inserts de laiton au niveau de la paroi de douche ou du meuble vasque apportent une note bijou à l’ensemble. La vasque martelée en dinanderie provient du Maroc. « Le défi de cette salle de bains était d’ajouter de la fonctionnalité : rangement et lave-linge. Nous avons décollé l’un des murs de la douche afin de créer une niche, ce qui nous a permis de renouer avec le dessin de l’arrondi. Le lave-linge s’est caché sous le meuble vasque, paré de miroirs toute hauteur pour refléter le carreau de ciment du sol et créer un effet agrandissant », partage Anne.
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Pour l’architecte d’intérieur, l’enjeu de cette rénovation s’est surtout concentré sur le choix de la palette de teintes. « Quand on aime les couleurs très vives comme ma cliente, il faut se méfier de ne pas tomber dans la surenchère ou le patchwork. Nous avons beaucoup travaillé à désaturer l’enveloppe et nous faire plaisir sur des éléments meublants comme les canapés jaune vif ou dans la salle de bains. Je n’ai pas peur d’aller dans la couleur mais je conseille toujours d’aller dans le sens de la pérennité en la dosant », explique-t-elle.
Néanmoins, l’architecte d’intérieur trouve essentiel de laisser s’exprimer les personnalités. « Écouter mes clients au niveaux de leurs envies crée une vraie contrainte qui fait tout le piment de mon travail. Je m’amuse beaucoup plus à les satisfaire pour qu’ils se sentent bien chez eux que de transposer mon propre univers à l’infini », a-t-elle conclu.
ET VOUS ?
Que pensez-vous de ce travail sur les couleurs ?
Néanmoins, l’architecte d’intérieur trouve essentiel de laisser s’exprimer les personnalités. « Écouter mes clients au niveaux de leurs envies crée une vraie contrainte qui fait tout le piment de mon travail. Je m’amuse beaucoup plus à les satisfaire pour qu’ils se sentent bien chez eux que de transposer mon propre univers à l’infini », a-t-elle conclu.
ET VOUS ?
Que pensez-vous de ce travail sur les couleurs ?
Qui vit ici : C’est l’appartement d’une dame et sa fille
Emplacement : Paris 15ᵉ
Superficie : 55 m²
Livraison : 2021 - 6 mois de travaux
Architecte d’intérieur : Anne Chemineau de Décor Intérieur
Budget : 1 700 euros/m²
Photos : Agathe Tissier