Visites Privées
Avant/Après
Avant/Après : Une chapelle du XIXᵉ siècle revisitée à Toronto
Une architecte d’intérieur a sauvé une petite église de la démolition pour en faire un havre de paix en bord de lac
Lorsque le nombre de fidèles de la petite ville de Camlachie, en Ontario, est devenu trop important pour son unique chapelle, construite en 1877, la population s’est inquiétée de savoir ce qu’il adviendrait de cet édifice plein de charme.
Son rachat par l’architecte d’intérieur Jenn Hannotte a donc été providentiel. Elle a veillé à la restauration de sa façade et à la préservation de ses principaux attraits : vitraux, bancs et pupitre en bois. La chapelle est devenue une résidence secondaire pour elle et ses deux filles. Visite.
Son rachat par l’architecte d’intérieur Jenn Hannotte a donc été providentiel. Elle a veillé à la restauration de sa façade et à la préservation de ses principaux attraits : vitraux, bancs et pupitre en bois. La chapelle est devenue une résidence secondaire pour elle et ses deux filles. Visite.
AVANT
Voici l’église lors de la dernière messe qui y fut célébrée, en 2014. Elle n’attendait plus qu’un propriétaire bienveillant pour se métamorphoser en foyer.
Les murs étaient entièrement peints à la main et au pochoir. « Sympa pendant une heure, mais pas pour y vivre », se souvient Jenn.
Voici l’église lors de la dernière messe qui y fut célébrée, en 2014. Elle n’attendait plus qu’un propriétaire bienveillant pour se métamorphoser en foyer.
Les murs étaient entièrement peints à la main et au pochoir. « Sympa pendant une heure, mais pas pour y vivre », se souvient Jenn.
APRÈS
L’architecte d’intérieur ne souhaitait ajouter ni cloison, ni mur. Elle s’est donc concentrée sur une approche pragmatique : une cuisine toute simple là où se trouvait l’autel, un coin repas et un salon de part et d’autre de l’allée centrale, à la place des bancs.
Jenn y a également ajouté une salle de bains, des toilettes et une buanderie. « Rien d’extraordinaire », admet-elle. « Du standard, des matériaux simples. Je voulais avant tout préserver l’âme des lieux et l’édifice d’origine. »
La teinte Incredible White de chez Sherwin-Williams (un nom de bon aloi dans une église) couvre les murs, plafonds et sols. « Malgré le plafond cathédrale, on peut vite se sentir à l’étroit ici. On ne voit rien à travers les vitraux. Je tenais absolument à faire entrer le plus de luminosité possible à l’intérieur », explique la propriétaire.
Dans cet espace où les sons résonnent, des tapis jouent les régulateurs phoniques et apportent une touche de couleur et de graphisme.
L’architecte d’intérieur ne souhaitait ajouter ni cloison, ni mur. Elle s’est donc concentrée sur une approche pragmatique : une cuisine toute simple là où se trouvait l’autel, un coin repas et un salon de part et d’autre de l’allée centrale, à la place des bancs.
Jenn y a également ajouté une salle de bains, des toilettes et une buanderie. « Rien d’extraordinaire », admet-elle. « Du standard, des matériaux simples. Je voulais avant tout préserver l’âme des lieux et l’édifice d’origine. »
La teinte Incredible White de chez Sherwin-Williams (un nom de bon aloi dans une église) couvre les murs, plafonds et sols. « Malgré le plafond cathédrale, on peut vite se sentir à l’étroit ici. On ne voit rien à travers les vitraux. Je tenais absolument à faire entrer le plus de luminosité possible à l’intérieur », explique la propriétaire.
Dans cet espace où les sons résonnent, des tapis jouent les régulateurs phoniques et apportent une touche de couleur et de graphisme.
APRÈS
L’architecte d’intérieur a fait déposer le bardage en bois et la moquette rouge. Elle a également gommé quelques marches afin que la cuisine soit sur un seul niveau. Elle a volontairement imaginé un espace très simple, afin que les ouvertures et leurs vitraux créent un focus central.
Elle croit savoir que les vitraux ont été posés dans les années 1940.
L’architecte d’intérieur a fait déposer le bardage en bois et la moquette rouge. Elle a également gommé quelques marches afin que la cuisine soit sur un seul niveau. Elle a volontairement imaginé un espace très simple, afin que les ouvertures et leurs vitraux créent un focus central.
Elle croit savoir que les vitraux ont été posés dans les années 1940.
Les plans de travail en stratifié noir effet marbre ancrent visuellement les placards, murs et sols. « À mes yeux, toute phrase doit se terminer par un point, pour ainsi dire », commente Jenn.
L’îlot en acier appartenait à la propriétaire depuis des années, tout comme les tabourets tachés de peinture (souvenirs des séances de travaux manuels de ses filles). « La lumière a une jolie manière de se refléter sur l’acier », se réjouit Jenn.
AVANT
L’intérieur de la chapelle vu depuis l’autel. En haut, la tribune où se tenait le chœur. L’architecte d’intérieur a entreposé les bancs dans la grande étable de son voisin et les vend petit à petit aux habitants du coin. « Aujourd’hui, ils ont fleuri devant les maisons de la ville ! », se réjouit-elle.
L’intérieur de la chapelle vu depuis l’autel. En haut, la tribune où se tenait le chœur. L’architecte d’intérieur a entreposé les bancs dans la grande étable de son voisin et les vend petit à petit aux habitants du coin. « Aujourd’hui, ils ont fleuri devant les maisons de la ville ! », se réjouit-elle.
APRÈS
Jenn a choisi de ne pas toucher aux bancs encastrés au fond de la chapelle, au cas où ils auraient un rôle porteur.
Les luminaires sont ceux d’origine. Ils datent des années 1940 eux aussi, selon la propriétaire.
Jenn a choisi de ne pas toucher aux bancs encastrés au fond de la chapelle, au cas où ils auraient un rôle porteur.
Les luminaires sont ceux d’origine. Ils datent des années 1940 eux aussi, selon la propriétaire.
La table de l’espace repas arbore un esprit campagne et le tapis a déjà vécu.
Table : Ikea
Table : Ikea
Jenn a imaginé un coin musique et détente autour de l'un des bancs du fond.
De l’autre côté, sous la tribune se trouve désormais un hamac. L’espace est ainsi opportunément utilisé. « C’est l’endroit idéal où se balancer en douceur en admirant fenêtres et vitraux », commente l’architecte d’intérieur.
Mais pour dormir, Jenn adore la chambre du dessus. Située en hauteur, c’est la pièce la plus chaude — « Chauffer l’église n’est pas une mince affaire en hiver », confesse la propriétaire — et sa vue sur les vitraux de la cuisine aide à se lever du bon pied.
Une autre chambre se trouve juste en dessous.
Une autre chambre se trouve juste en dessous.
Le tapis du salon est ancien. En guise de table basse, Jenn a disposé un plateau de table en marbre, qu’elle conservait dans son garage, sur une jardinière en céramique émeraude.
Le meuble TV est en chêne. Il s’agit d’une pièce réalisée par la propriétaire il y a de nombreuses années.
Le canapé Montauk a été trouvé sur Craigslist : il n’a rien coûté à Jenn. « C’est le canapé de maison de campagne par excellence », affirme-t-elle.
Le canapé en cuir d’occasion vient d’un magasin de la ville et le fauteuil est un modèle Ikea.
Le meuble TV est en chêne. Il s’agit d’une pièce réalisée par la propriétaire il y a de nombreuses années.
Le canapé Montauk a été trouvé sur Craigslist : il n’a rien coûté à Jenn. « C’est le canapé de maison de campagne par excellence », affirme-t-elle.
Le canapé en cuir d’occasion vient d’un magasin de la ville et le fauteuil est un modèle Ikea.
Juste à côté se dresse le pupitre de la chapelle. Les deux panneaux de bois sont aussi d’origine. On y déposait des cartes de prières et autres informations concernant la vie de la paroisse et de la communauté. Jenn les a détournés en tableaux à cadavres exquis qu’elle utilise avec ses amis pour fabriquer des poèmes ou des phrases sans queue ni tête.
Le meuble jaune de la cuisine était resté dans l’église. Sa couleur rappelle l’une de celles des vitraux. « Je ne sais pas si ça a été fait exprès, mais c’est vraiment beau. » Jenn y range ses bougies et autres fournitures.
Au-dessus, l’architecte d’intérieur a accroché un miroir rond pour contrebalancer le haut de porte triangulaire à sa droite. « Ce jeu de formes permet de rompre un peu le côté sérieux », ajoute-elle.
La porte donne sur une pièce où sont rangées chaussures et matériel d’extérieur et un coin buanderie. Au-delà, on trouve la suite parentale.
Au-dessus, l’architecte d’intérieur a accroché un miroir rond pour contrebalancer le haut de porte triangulaire à sa droite. « Ce jeu de formes permet de rompre un peu le côté sérieux », ajoute-elle.
La porte donne sur une pièce où sont rangées chaussures et matériel d’extérieur et un coin buanderie. Au-delà, on trouve la suite parentale.
Cet ancien espace de réunion, ajouté dans les années 1970, a été converti en suite parentale par la nouvelle propriétaire des lieux. Sur cette photo, on peut admirer un détail du vitrail de la chambre.
Isolation, Placo et nouveaux sols : voici les travaux entrepris pour la réalisation de la chambre et de la salle de bains.
Les lattes en vinyle ont été choisies pour résister au sable et à l’eau ramenés des escapades en bord de lac.
Les lattes en vinyle ont été choisies pour résister au sable et à l’eau ramenés des escapades en bord de lac.
L’église se trouve dans une région de l’Ontario baptisée la Côte Bleue. « L’eau de la baie est aussi bleue que celle des Caraïbes », confirme Jenn. Ses plages de sable blanc sont un secret d’initiés. Durant l’été, l’architecte d’intérieur et ses filles y font du paddle et du bodyboard, ou s’y prélassent au soleil. En hiver, elle devient piste de ski de fond ou promenade. Le vent marie la neige et le sable, créant d’étranges dunes : on se croirait alors sur la lune.
Mais ce que préfèrent Jenn et ses filles, c’est cocooner dans leur maison-église. « Pas facile de se motiver pour repartir. On prépare nos repas, on se cale devant Netflix: cela suffit la plupart du temps à notre bonheur. »
ET VOUS ?
Que pensez-vous de cette église reconvertie ?
Visitez d’autres espaces insolites
Visitez d’autres maisons de campagne
Mais ce que préfèrent Jenn et ses filles, c’est cocooner dans leur maison-église. « Pas facile de se motiver pour repartir. On prépare nos repas, on se cale devant Netflix: cela suffit la plupart du temps à notre bonheur. »
ET VOUS ?
Que pensez-vous de cette église reconvertie ?
Visitez d’autres espaces insolites
Visitez d’autres maisons de campagne
Qui habite ici : l’architecte d’intérieur Jenn Hannotte et ses deux filles, 13 ans et 8 ans
Emplacement : Camlachie, Ontario, Canada
Superficie : 102 m² ; trois chambres, une salle de bains
Conception : Jenn Hannotte de chez Hannotte Interiors
Photographies : Lauren Kolyn
À deux heures et demie de route de Toronto, sur les rives sud du lac Huron, se trouve une chapelle. Vidée de ses fidèles en 2014, elle a été mise à la vente sans succès jusqu’à l’arrivée de Jenn Hannotte. Cette architecte d’intérieur était depuis longtemps à la recherche d’un bien intéressant en bord de lac afin de mettre ses compétences au service d’un projet personnel. Elle a trouvé son bonheur à Camlachie. « La chapelle était en parfait état », se souvient-elle.
Sur la façade, elle a fait installer de nouvelles corniches et brise-glace. Ces derniers cassent les blocs de neige qui glissent du toit métallique de façon à éviter tout accident.
L’église, blanche à l’origine, avait un aspect un peu trop « chambre d’hôpital » au goût de Jenn. Elle a fait repeindre l’extérieur comme l’intérieur avec la teinte Incredible White de chez Sherwin-Williams, un blanc sourd mâtiné de gris. Elle a pour cela mobilisé son père, peintre de son état, qui a assuré sa mission trois semaines durant. L’opération a nécessité au total près de 200 litres de peinture, selon la propriétaire. « Cela a été une vraie transformation, la principale », estime Jenn.
Peut-être a-t-elle pensé à Mick Jagger lorsqu’elle a peint en noir l’ancienne porte rouge...