Visite Privée : Une chambre de bonne parisienne de 8 m² fait peau neuve
Des trésors d'inventivité ont été nécessaires pour transformer cette chambre de bonne de 8 m² en studio design et tout confort
Les beaux appartements de la capitale sont parfois encore dotés d’une chambre de bonne nichée sous les toits. C’était le cas pour le duplex de cette famille, situé à deux pas du Champ de Mars. La chambrette de moins de 9 m² ne pouvant être mise en location, l’idée a germé de la faire aménager pour y recevoir une jeune fille au pair. À charge pour Estelle Griffe, contactée pour orchestrer cette réhabilitation, de concevoir dans cet espace minuscule un petit studio indépendant, avec toutes les fonctionnalités d’un appartement plus grand : kitchenette, salle d’eau, WC, coin nuit et coin bureau, le tout avec des rangements. Une vraie gageure ! Les parents, qui avaient en vue d’y loger plus tard leur fille, tenaient également à une rénovation de qualité au caractère design affirmé. Après trois mois de travaux, la chambre de bonne triste et vétuste s’est enfin muée en un mini-studio tout confort à la forte identité.
Coup d’œil
Qui habite ici : une jeune fille au pair
Emplacement : rue Chevert, Paris VIIᵉ
Date de la réalisation : 2015
Superficie : 8 m²
Architecte d’intérieur : Estelle Griffe
Budget : 30-35 000 euros tout compris
Anecdote : « Je fais régulièrement les boutiques, et en passant par le Conran Shop, alors que j’étais en train de travailler sur ce projet, j’ai découvert des coussins assortis à la couleur que j’avais choisie pour les murs. Ça ne pouvait pas mieux tomber ! »
Coup d’œil
Qui habite ici : une jeune fille au pair
Emplacement : rue Chevert, Paris VIIᵉ
Date de la réalisation : 2015
Superficie : 8 m²
Architecte d’intérieur : Estelle Griffe
Budget : 30-35 000 euros tout compris
Anecdote : « Je fais régulièrement les boutiques, et en passant par le Conran Shop, alors que j’étais en train de travailler sur ce projet, j’ai découvert des coussins assortis à la couleur que j’avais choisie pour les murs. Ça ne pouvait pas mieux tomber ! »
L’appartement a beau être minuscule, Estelle a réussi à y juxtaposer six zones distinctes : l’entrée, la cuisine que l’on distingue ici face à nous, le bureau à sa droite, l’espace repas/repos au niveau de la banquette, la micro-salle d’eau/WC et le coin nuit en mezzanine.
L’espace de vie central que l’on visualise ici joue sur la couleur pour soutenir cette organisation de l’espace. Le bureau comme l’entrée sont sur fond blanc. Le coin cuisine et déjeuner, sur fond bleu.
L’espace de vie central que l’on visualise ici joue sur la couleur pour soutenir cette organisation de l’espace. Le bureau comme l’entrée sont sur fond blanc. Le coin cuisine et déjeuner, sur fond bleu.
En raison du manque d’espace, Estelle trouvait très important d’attribuer un espace à chaque fonction, contrairement à ce que l’on pourrait imaginer : « La plupart des petits espaces ont recours à un mobilier multifonction pour gagner de la place, mais quand il faut par exemple débarrasser la cuisine pour se mettre au travail, cela manque cruellement de confort », explique-t-elle.
La répartition très stricte des fonctions, en traquant le moindre centimètre et en épurant l’espace à l’extrême, risquait de faire paraître la chambre monacale. Le jeu des couleurs, tant sur les murs que sur les meubles, a permis d’éviter cet écueil et d’introduire de la fantaisie.
La répartition très stricte des fonctions, en traquant le moindre centimètre et en épurant l’espace à l’extrême, risquait de faire paraître la chambre monacale. Le jeu des couleurs, tant sur les murs que sur les meubles, a permis d’éviter cet écueil et d’introduire de la fantaisie.
Voici l’espace cuisine et bureau. « Si tout le mobilier avait été traité uniformément, comme on le conseille souvent dans les petites surfaces, le rendu aurait été massif. L’alternance des matières et des couleurs crée un rythme qui brouille l’organisation rationnelle des espaces techniques et donne une cohérence d’ensemble. Le jeu des couleurs au mur amène aussi de la profondeur en soulignant les volumes. »
La cuisine, avec vue sur la tour Eiffel, est réduite à son plus simple élément. Petit évier et placard, plaques à induction avec petit frigo/congélateur en dessous. Trois étagères à gauche accueillent de la vaisselle blanche et bleue.
Le bureau coulisse sous le plan de travail de la cuisine. Il surplombe deux placards composés de profonds tiroirs coulissants dans l’un desquels se dissimule un micro-ondes.
La cuisine, avec vue sur la tour Eiffel, est réduite à son plus simple élément. Petit évier et placard, plaques à induction avec petit frigo/congélateur en dessous. Trois étagères à gauche accueillent de la vaisselle blanche et bleue.
Le bureau coulisse sous le plan de travail de la cuisine. Il surplombe deux placards composés de profonds tiroirs coulissants dans l’un desquels se dissimule un micro-ondes.
La banquette de repos, fabriquée sur mesure tout comme l’ensemble du mobilier de la chambrette, a été positionnée face à la lucarne, afin qu’allongé, on puisse rêver face à la tour Eiffel. « J’essaie toujours d’intégrer l’espace extérieur dans mes agencements d’intérieurs », explique Estelle. Ce meuble sert aussi de coffre de rangement et pour éviter le bazar, il a été équipé d’intercalaires mobiles.
La tablette coulissante du bureau est amovible. Grâce à un tréteau suspendu dans l’entrée, elle permet de disposer d’une table d’appoint qui se place devant la banquette. Voici un petit coin déjeuner improvisé quand la demoiselle des lieux reçoit à domicile !
La tablette coulissante du bureau est amovible. Grâce à un tréteau suspendu dans l’entrée, elle permet de disposer d’une table d’appoint qui se place devant la banquette. Voici un petit coin déjeuner improvisé quand la demoiselle des lieux reçoit à domicile !
Pour prolonger le petit sas d’entrée, Estelle a fait monter une cloison pour isoler un espace de 0,80 x 1,40 mètre dédié aux toilettes et à la douche. Passé la porte vitrée, on se retrouve immédiatement dans la douche, qui peut être séparée des toilettes au moyen d’un rideau. Le sol a été recouvert d’émaux de Briare cobalt.
En ce qui concerne la palette de couleurs, Estelle avait fait trois propositions aux propriétaires : l’une dans les tonalités verte et cuivre, la seconde noire, blanche et jaune et la dernière, bleu outremer, bois et blanc. C’est finalement cette dernière qui a eu leur préférence.
Le bleu intense du mur contraste avec le blanc pour donner des allures de toiles de Klein à cette chambre contemporaine. Le bois de chêne clair huilé au sol et de movingui pour les meubles réchauffe l’ambiance. Les coussins renforcent la note artistique de l’ensemble, façon Nu Bleu de Matisse.
La déco est complétée par un miroir œil de sorcière qui élargit la perspective et des appliques rondes qui cassent la rectitude des structures.
Miroir chez Sentou
Le bleu intense du mur contraste avec le blanc pour donner des allures de toiles de Klein à cette chambre contemporaine. Le bois de chêne clair huilé au sol et de movingui pour les meubles réchauffe l’ambiance. Les coussins renforcent la note artistique de l’ensemble, façon Nu Bleu de Matisse.
La déco est complétée par un miroir œil de sorcière qui élargit la perspective et des appliques rondes qui cassent la rectitude des structures.
Miroir chez Sentou
On atteint l’espace nuit au moyen d’une échelle fabriquée par un menuisier. Les barreaux ont été conçus assez larges pour être confortables. Cette mezzanine n’existait pas dans la pièce d’origine, mais a pu être envisagée grâce à la récupération d’un mètre cinquante dans les combles de l’immeuble. Estelle insiste sur l’isolation thermique : « Nous avons fait un gros travail de doublage, quitte à perdre un peu de hauteur, mais il devait être possible de dormir ici l’été, sans cuire sous la tôle zinguée du toit. »
Des contraintes techniques préexistantes ont empêché la mise en place d’un lit de 140. La mezzanine de 1 mètre de large sur 2 mètres de long n’a pu accueillir qu’un lit simple et une petite étagère servant de table de nuit. La partie droite, au-dessus des toilettes, dissimule le ballon d’eau chaude dont on distingue le regard.
Au fond à gauche, une ouverture a été créée pour récupérer la lumière zénithale d’une lucarne de toit présente dans les parties communes. La lumière naturelle permet à la niche d’être plus confortable, moins confinée.
En guise de conclusion, soulevons grâce à Estelle deux particularités liées aux travaux dans les toutes petites surfaces : « Le chantier a duré trois mois, ce qui est très long, mais il était impossible de faire travailler plusieurs personnes à la fois. Je vous recommande d’employer une seule personne “tout corps d’état”, douée en menuiserie pour ce type de chantier. Elle aura une vision globale des travaux et du planning technique sans rien oublier et en sachant faire appel au sur-mesure. »
ET VOUS ?
Que pensez-vous de cette chambre de bonne ?
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Au fond à gauche, une ouverture a été créée pour récupérer la lumière zénithale d’une lucarne de toit présente dans les parties communes. La lumière naturelle permet à la niche d’être plus confortable, moins confinée.
En guise de conclusion, soulevons grâce à Estelle deux particularités liées aux travaux dans les toutes petites surfaces : « Le chantier a duré trois mois, ce qui est très long, mais il était impossible de faire travailler plusieurs personnes à la fois. Je vous recommande d’employer une seule personne “tout corps d’état”, douée en menuiserie pour ce type de chantier. Elle aura une vision globale des travaux et du planning technique sans rien oublier et en sachant faire appel au sur-mesure. »
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Ce sas qui n’excède guère le mètre carré n’existait pas à l’origine. Il est le fruit du rachat des parties communes par les propriétaires. Cette entrée a pour Estelle une importance majeure : « Elle a permis d’y installer de grands rangements, qui ainsi n’encombrent pas la chambre, et d’isoler celle-ci du palier. Un vrai confort dans un si petit espace ! »