Avant/Après : 30 m² sous les toits optimisés pour un prof de yoga
À Paris, exemplaire réhabilitation d'un deux-pièces sous les toits qui fait la part belle à la lumière et au sur-mesure
À 40 ans, ce professeur de yoga se dit qu’il est temps de quitter son studio de Belleville pour enfin s’installer moins à l’étroit dans Paris. Il a la chance de compter parmi ses amis Timothée Souchard, jeune architecte de l’agence Inée, spécialisée dans l’optimisation de surfaces, et l’appelle à la rescousse pour l’aider à cerner un appartement avec du potentiel. Ils craquent sur les beaux volumes traversants d’un 30 m² sous les toits d’un vieil immeuble du Sentier. Longtemps louée, la surface est vétuste et l’aménagement de cet ancien grenier ne profite en rien du potentiel du lieu. Néanmoins, avec son confrère Sylvain Raillard, Timothée l’architecte est certain qu’ils pourront tirer parti du moindre espace de la surface et offrir à cet ami un lieu de vie agréable et lumineux, adapté à sa pratique quotidienne du yoga.
Coup d’œil
Qui habite ici : le propriétaire, 40 ans, professeur de yoga
Emplacement : dans un vieil immeuble du Sentier proche du Grand Rex (Paris, IIe arrondissement)
Début de la réalisation : octobre 2017
Livraison : mai 2018
Superficie : 30 m²
Architectes : Timothée Souchard et Sylvain Raillard, agence Inée
Entreprise de rénovation : Sweet Home Paris
Budget : 66 000 € TTC
Crédit photos : Bertrand Fompeyrine
Coup d’œil
Qui habite ici : le propriétaire, 40 ans, professeur de yoga
Emplacement : dans un vieil immeuble du Sentier proche du Grand Rex (Paris, IIe arrondissement)
Début de la réalisation : octobre 2017
Livraison : mai 2018
Superficie : 30 m²
Architectes : Timothée Souchard et Sylvain Raillard, agence Inée
Entreprise de rénovation : Sweet Home Paris
Budget : 66 000 € TTC
Crédit photos : Bertrand Fompeyrine
Avant. On accédait à l’appartement sous les toits, d’un vieil immeuble où rien n’est droit, par l’étage d’en dessous en empruntant un escalier entièrement cloisonné.
Après. Les professionnels imaginent tout de suite désenclaver cet escalier et l’ouvrir le plus possible sur l’appartement afin de récupérer de la lumière et une sensation d’espace.
La lucarne qui se trouve au-dessus de l’escalier, dans le plafond en lambris, leur donne une autre idée : « Puisqu’il y avait déjà une ouverture, nous avons proposé au propriétaire de réfléchir à son élargissement et il nous a dit banco », explique Sylvain l’architecte qui nous a fait faire la visite.
La lucarne qui se trouve au-dessus de l’escalier, dans le plafond en lambris, leur donne une autre idée : « Puisqu’il y avait déjà une ouverture, nous avons proposé au propriétaire de réfléchir à son élargissement et il nous a dit banco », explique Sylvain l’architecte qui nous a fait faire la visite.
Avant. Vue sur le cloisonnement de l’escalier, la porte d’entrée (à droite) et celle de la cuisine (à gauche). Ce coffrage a été abattu pour libérer l’espace.
Après. « Nous avons monté le projet de verrière en lui disant de ne pas s’emballer car ce n’est jamais simple d’ouvrir un toit à Paris et nous ne savions pas si nous y parviendrions. Comme il y a des monuments historiques tous les deux pas, il faut faire passer le projet devant l’architecte des Bâtiments de France, puis le soumettre à l’acceptation de la copropriété. Au départ, nous avions décidé d’éclairer la surface au moyen de cinq grands Velux. Projet recalé par l’architecte au prétexte que cela “mitait” la toiture. Nous avons fait repasser le projet de permis de construire avec l’idée d’une seule mais grande verrière, au niveau de la lucarne de l’escalier et cela a été accepté. Et le passage devant les copropriétaires a été idéal : tout l’immeuble est occupé par des jeunes qui ont voté pour. Et ils nous ont même demandé de devenir l’archi de l’immeuble », raconte Sylvain.
Ce projet se présentait donc sous les meilleurs auspices.
Ce projet se présentait donc sous les meilleurs auspices.
La verrière a pourtant été le dernier élément de la rénovation à prendre corps. Le propriétaire a dû passer un été complet avec un plafond en BA13, le temps que les démarches administratives aboutissent et que la verrière puisse être installée. « Cette solution est revenue à 10 000 euros TTC posée, ce qui représente une belle somme mais elle a changé complètement la donne en termes de luminosité et d’ambiance. Le propriétaire nous a confirmé que ses plantes — vous n’aurez pas manqué de souligner cette passion — ont adoré et prolifèrent de plus belle », plaisante le pro.
Techniquement, la verrière est composée de cinq panneaux qui sont montés sur un cadre, lequel est supporté par deux grands IPE en acier qui viennent chercher les murs porteurs et ainsi soulager la toiture du poids de la verrière. Les IPE ont été dissimulés dans l’habillage de la sous-face de la toiture, composée d’une laine de roche et d’un BA13. Cette solution vitrée imposait d’alterner panneaux ouvrants et fixes. Deux ont été choisis avec une ouverture électrique. On distingue le moteur dans l’épaisseur du faux plafond où l’on a glissé 10 cm de laine de roche.
Verrière : conçue à partir de 5 panneaux vitrés A74 de chez Vitral
Techniquement, la verrière est composée de cinq panneaux qui sont montés sur un cadre, lequel est supporté par deux grands IPE en acier qui viennent chercher les murs porteurs et ainsi soulager la toiture du poids de la verrière. Les IPE ont été dissimulés dans l’habillage de la sous-face de la toiture, composée d’une laine de roche et d’un BA13. Cette solution vitrée imposait d’alterner panneaux ouvrants et fixes. Deux ont été choisis avec une ouverture électrique. On distingue le moteur dans l’épaisseur du faux plafond où l’on a glissé 10 cm de laine de roche.
Verrière : conçue à partir de 5 panneaux vitrés A74 de chez Vitral
Avant.
Après. Une fois la cloison de l’escalier abattue, il était nécessaire d’installer un garde-corps pour éviter les chutes. Les architectes ont réfléchi double fonction en proposant un garde-corps bibliothèque : « Il est resté ouvert comme un claustra pour laisser passer un maximum de lumière dans l’escalier. Il fait 30 cm de large et le propriétaire a installé ses livres, ses objets de décoration et ses plantes en double face pour avoir un beau rendu, tant côté escalier que pièce de vie », explique Sylvain,
Le propriétaire ne souhaitait pas de structure en métal. Il a choisi une ambiance douce, en bois et blanc, qui s’accorde à la perfection avec ses plantes exotiques et donne à son appartement un air de bulle de nature en plein Paris. Comme tout le mobilier sur mesure de l’appartement, le garde-corps a été réalisé en contreplaqué de bouleau, une essence très claire. Les chants ont été laissés apparents.
Avant. La pièce de vie se présentait comme un rectangle de 20 m², avec deux grandes fenêtres sur rue, un plafond en lambris foncé, une dalle de ciment couverte de vieille moquette et de gros radiateurs en fonte avec tuyaux apparents.
Après. Les fenêtres ont été changées par des menuiseries performantes et les architectes ont fait déposer tout le système de chauffe. Cela faisait bien longtemps que la copropriété avait abandonné le chauffage central et l’ancien propriétaire avait même fait poser des radiateurs électriques soufflants sur les autres murs… Ils ont été remplacés par des modèles électriques, économes et connectés. Afin de donner un aspect plus cossu et chaleureux au sol, le propriétaire a choisi un parquet en chêne massif : « Il adore les matériaux naturels et a opté pour un plancher magnifique, prépatiné en usine comme si on avait déjà fait la fête dessus. Il semble avoir été là depuis toujours », nous glisse Sylvain. Par souci de confort, les architectes ont fait poser en dessous une sous-couche acoustique en liège.
Enfin, le lambris a été déposé, le plafond isolé, plaqué, et peint en blanc. Les poutres maîtresses de la charpente, bien décapées, ont été laissées visibles en partie pour ajouter du charme au lieu.
Plancher chêne : La Parqueterie Nouvelle ; Radiateurs électriques : Noirot
Enfin, le lambris a été déposé, le plafond isolé, plaqué, et peint en blanc. Les poutres maîtresses de la charpente, bien décapées, ont été laissées visibles en partie pour ajouter du charme au lieu.
Plancher chêne : La Parqueterie Nouvelle ; Radiateurs électriques : Noirot
Avant.
Après. Voici désormais la pièce de vie dans sa vue d’ensemble côté rue. Hormis la jungle intérieure vous la trouverez peut-être dépouillée. « Nous avions représenté une table, des chaises et un canapé dans nos premières esquisses mais le propriétaire nous les a fait gommer. Il a besoin d’espace pour sa pratique du yoga. Parfois ses amis viennent pratiquer avec lui », explique Sylvain.
La présence du tatami atteste du goût du propriétaire pour vivre sur le sol et les architectes lui ont proposé un grand banc sous les fenêtres : « Cette structure en contreplaqué de bouleau était l’occasion de lui faire du rangement pour dégager son appartement tout en offrant des assises le long de la façade. Et faire également office de bureau. Les casiers de rangement avec portes battantes sans poignées contiennent tous ses dossiers », précise Sylvain.
À savoir, le propriétaire se sert de cette structure comme d’un bureau en posant dessus son ordinateur comme s’il s’agissait d’un munshi writing desk indien, sur lequel on écrit assis au sol. Les architectes, ayant constaté cet usage lui ont même proposé d’y faire des passe-câbles. Et d’équiper l’intérieur de la structure avec des prises.
La présence du tatami atteste du goût du propriétaire pour vivre sur le sol et les architectes lui ont proposé un grand banc sous les fenêtres : « Cette structure en contreplaqué de bouleau était l’occasion de lui faire du rangement pour dégager son appartement tout en offrant des assises le long de la façade. Et faire également office de bureau. Les casiers de rangement avec portes battantes sans poignées contiennent tous ses dossiers », précise Sylvain.
À savoir, le propriétaire se sert de cette structure comme d’un bureau en posant dessus son ordinateur comme s’il s’agissait d’un munshi writing desk indien, sur lequel on écrit assis au sol. Les architectes, ayant constaté cet usage lui ont même proposé d’y faire des passe-câbles. Et d’équiper l’intérieur de la structure avec des prises.
Avant. La cuisine d’origine était fermée. Cette petite pièce a servi pour installer la chambre du propriétaire et la nouvelle cuisine a été déplacée dans la pièce de vie.
C’est à cet endroit de la pièce principale que la nouvelle cuisine a été envisagée. L’emplacement tout proche de la salle de bains permettait un bon accès aux évacuations.
Après. « Les caissons Ikea sont venus se loger sur l’un des côtés de la pièce car notre client ne voulait pas avoir l’impression de vivre dans une cuisine. Idéalement nous aurions voulu la cantonner sur le côté droit de la panne faîtière, mais c’était sans compter son armoire réfrigérateur… Il avait tant manqué de place dans son studio qu’il voulait à tout prix ce grand modèle. Nous avons donc renoncé à des meubles toute hauteur et avons laissé apparente l’évacuation de la hotte », explique Sylvain.
On a également équipé la cuisine d’un duo four traditionnel/lave-vaisselle à la façade Inox, un deux-en-un bien pratique quand on manque de place.
Duo four/lave-vaisselle : Candy
On a également équipé la cuisine d’un duo four traditionnel/lave-vaisselle à la façade Inox, un deux-en-un bien pratique quand on manque de place.
Duo four/lave-vaisselle : Candy
Voici une vue d’ensemble de l’autre côté de la pièce de vie. Elle se prolonge côté cour par la salle d’eau et la chambre du propriétaire. Une fenêtre intérieure, des portes coulissantes et la grande verrière de toit accentuent le caractère traversant du lieu et ouvrent largement l’appartement sur les toits et sur le ciel.
Le graphisme de l’ensemble a été soigné. La cloison du fond a été démolie et remontée pour accueillir les portes coulissantes à fleur de la panne intermédiaire, ce qui souligne délicatement le haut des portes : « Elles ont une hauteur normale mais semblent toute hauteur du fait de la pente du toit », souligne Sylvain.
Quant aux meubles de la salle d’eau, au fond à gauche, ils ont été étudiés dans le prolongement exact de ceux de la cuisine : « Les plans de travail et de toilette sont en contreplaqué de bouleau mais le propriétaire a préféré que les chants ne soient pas visibles et on les a fait plaquer. »
Portes coulissantes : Scrigno
Le graphisme de l’ensemble a été soigné. La cloison du fond a été démolie et remontée pour accueillir les portes coulissantes à fleur de la panne intermédiaire, ce qui souligne délicatement le haut des portes : « Elles ont une hauteur normale mais semblent toute hauteur du fait de la pente du toit », souligne Sylvain.
Quant aux meubles de la salle d’eau, au fond à gauche, ils ont été étudiés dans le prolongement exact de ceux de la cuisine : « Les plans de travail et de toilette sont en contreplaqué de bouleau mais le propriétaire a préféré que les chants ne soient pas visibles et on les a fait plaquer. »
Portes coulissantes : Scrigno
Avant. À l’origine il n’y avait pas de chambre séparée dans cette petite surface. Derrière l’escalier se trouvait la cuisine fermée que l’on a aperçue précédemment et sur sa droite, un grand coffrage d’1,5 x1 m emprisonnait le bout de la trémie de l’escalier créant de la place perdue et, à l’arrière, un renfoncement quasiment inutilisable.
Après. « La chambre était le casus belli du nouvel appartement de ce professeur de yoga. Plus encore que le grand frigo, il tenait à dormir dans une vraie chambre, au calme », insiste Sylvain.
« Une fois l’escalier entièrement décloisonné, nous avons imaginé un lit sur estrade au-dessus de la trémie de l’escalier et du renfoncement qui ne servait à rien. L’estrade était nécessaire pour garder une hauteur suffisante dans l’escalier et une partie de celle-ci sert de coffre de stockage. Comme notre ami désirait une chambre calme, nous avons fortement isolé sous l’escalier avec ainsi que les parois de l’appartement en contact avec les voisins ou les parties communes », poursuit-il.
Isolant : Renomince
Isolant : Renomince
Avec ce lit sur estrade idéalement placé au-dessus de la trémie, les architectes ont récupéré une surface habitable de 1,5 m², ce qui représente une belle somme eu égard au prix du mètre carré dans la capitale.
Face au lit, à l’ancienne place de l’évier de la cuisine, les architectes ont conçu un dressing avec portes battantes tandis que vient s’accoler la douche, accessible pour sa part du côté de la salle d’eau. Là encore, les parois ont été soigneusement isolées.
Du lit, le jeune homme a une belle perspective sur sa pièce de vie. La porte coulissante à galandage permet de privatiser la chambrette tandis qu’une fenêtre intérieure permet de conserver une luminosité traversante même porte fermée.
Avant. Voici l’ancienne salle de bains dans son jus, avec sa petite baignoire, ses toilettes au premier plan, son gros radiateur hors d’usage…
Après. Le plan a été revu pour cacher les toilettes à l’arrière de la vasque, côté fenêtre. Le plan de toilette prolongeant celui de la cuisine dissimule désormais un lave-linge.
Un miroir est venu parer l’un des côtés de la pièce pour doubler virtuellement sa surface. En face, la douche à l’italienne a été pavée de mosaïque de marbre véritable : « Un choix de notre client qui déteste le carrelage. C’est un joli produit mais qui demande à être hydrofugé tous les deux ans », précise Sylvain.
Graphismes et détails ont été soignés avec des étagères en bouleau, ainsi qu’une applique directement incluse dans le miroir.
Applique : Zangra ; Carrelage marbre : Leroy Merlin
Graphismes et détails ont été soignés avec des étagères en bouleau, ainsi qu’une applique directement incluse dans le miroir.
Applique : Zangra ; Carrelage marbre : Leroy Merlin
Et sylvain de conclure : « Avec mon associé Timothée, nous avons souvent constaté qu’une problématique qui nous semble annexe avait une importance cruciale pour nos clients, comme une armoire à chaussures ou, ici, la question du grand réfrigérateur. Il nous arrive de réfléchir tout un projet autour de ce type d’élément et nous invitons nos clients à les assumer plutôt qu’y renoncer. Notre travail consiste avant tout à répondre à leurs besoins et non à imposer nos choix. » Une bien belle idée de l’architecture qui semble faire ses preuves au vu de cette rénovation pleine de charme et de détails bien pensés.
ET VOUS ?
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