Avant/Après : Aménagement tout-en-un pour studio bordelais
À Bordeaux centre, un 27 m² vétuste s'est mué en un studio graphique « all in one » pour une étudiante pour 50 000 euros
Pour sa fille, étudiante à Bordeaux, un couple a acheté un studio en plein centre historique, dans le quartier Saint-Michel, à deux pas du tramway. Ce rez-de-chaussée d’un immeuble en pierre du XVIIIᵉ était vétuste et mal aménagé, mais les parents ont été séduits par un volume de 27 m² avec une grande hauteur sous plafond de 3,60 mètres. « La propriétaire m’a contactée au moment de l’achat pour que je lui confirme les possibilités d’aménagement. Elle m’a écrit après avoir repéré un autre de mes projets d’aménagement de studio », se souvient l’architecte Élodie Bonnet qui a pris en charge ce projet en 2015.
À l’instar de cet autre studio, la propriétaire lui a demandé de rassembler chambre, cuisine et bains à l’opposé de l’unique fenêtre qui donne sur une rue piétonne. Et également de privilégier les aménagements fonctionnels et les matériaux costauds avec une attention portée au design mais sans tomber dans la sophistication. Élodie s’est alors mise à plancher assidûment sur ce qu’elle a appelé « le projet Box in ». Six mois après, le studio s’est mué en lieu design, original et minimaliste grâce à une habile structure tout-en-un. Décryptage.
Coup d’œil
Qui vit ici : une étudiante
Emplacement : Bordeaux centre
Livraison du projet : été 2015
Durée des travaux : 6 mois, dont trois semaines pour monter la structure
Superficie : 27 m²
Architecte : Élodie Bonnet
Budget : 50 000 euros honoraires inclus
Crédit photos : JPZ
À l’instar de cet autre studio, la propriétaire lui a demandé de rassembler chambre, cuisine et bains à l’opposé de l’unique fenêtre qui donne sur une rue piétonne. Et également de privilégier les aménagements fonctionnels et les matériaux costauds avec une attention portée au design mais sans tomber dans la sophistication. Élodie s’est alors mise à plancher assidûment sur ce qu’elle a appelé « le projet Box in ». Six mois après, le studio s’est mué en lieu design, original et minimaliste grâce à une habile structure tout-en-un. Décryptage.
Coup d’œil
Qui vit ici : une étudiante
Emplacement : Bordeaux centre
Livraison du projet : été 2015
Durée des travaux : 6 mois, dont trois semaines pour monter la structure
Superficie : 27 m²
Architecte : Élodie Bonnet
Budget : 50 000 euros honoraires inclus
Crédit photos : JPZ
Au stade de l’esquisse, l’architecte a proposé deux aménagements radicalement différents à la propriétaire. L’un cubique, avec un volume cuisine et salle de bains supportant une mezzanine perchée à 2,20 mètres. Le second, baptisé « la faille », plus abouti selon l’architecte, avec chambre de plain-pied et un coin cuisine et salle d’eau. La propriétaire, dont le désir premier était celui d’un aménagement en forme de boîte avec toutes les fonctions imbriquées, s’en est tenue au premier projet.
Mais cette esquisse a finalement débouché sur un plan tout autre, suite à un défi qu’Élodie s’est lancé à elle-même : « Je sentais que je n’étais pas allée au bout de ma réflexion sur ma proposition cubique. Sous la mezzanine, une fois le plafond rabaissé de 20 centimètres pour faire passer la technique, il ne restait que 1,20 mètre. Je me suis dit qu’il fallait au moins 2 mètres au-dessus du lit et, m’étant fixé cette contrainte, j’ai repensé tout l’espace en volume, en imbriquant les fonctions les unes dans les autres. »
L’architecte a donc redessiné son projet pour aboutir à la proposition qui a séduit la propriétaire. Elle a créé ses plans en 2D puis des maquettes en carton plume, qu’on peut voir sur la photo, afin que les parents de l’étudiante se rendent mieux compte de l’aménagement de l’espace.
L’architecte a donc redessiné son projet pour aboutir à la proposition qui a séduit la propriétaire. Elle a créé ses plans en 2D puis des maquettes en carton plume, qu’on peut voir sur la photo, afin que les parents de l’étudiante se rendent mieux compte de l’aménagement de l’espace.
Dans les nouveaux plans d’Élodie, la cuisine bénéficie de la meilleure place, en façade du cube, pour disposer de la lumière de la haute fenêtre. Derrière le bloc se situe la salle d’eau. Pour accéder à la « chambre » nichée dans la boîte, un escalier-bibliothèque-bureau fait transition et dessine des lignes graphiques entre le mur nu et la structure multifonction.
« J’ai échafaudé mes plans suivant une démarche minimaliste, en réduisant l’espace aux composants fondamentaux : cuisine, salle d’eau, chambre, bibliothèque, table-bureau et rangements. J’ai commencé par dessiner le volume du lit à 1,40 mètre du sol afin qu’il reste deux mètres sous plafond, puis j’ai réfléchi à tout ce que je pourrais placer dessous : le ballon d’eau chaude, le bâti-support des toilettes, le lave-linge, le sèche-linge, les placards. J’ai ensuite disposé les modules cuisine et salle d’eau autour du lit, de sorte que ces éléments techniques soient accessibles depuis le dessous », décrypte Élodie.
Propriétaire et architecte ont ensuite choisi les matériaux pour créer la structure et refaire un sol. « Pour la menuiserie, on a employé du stratifié Egger. Le medium teinté dans la masse aurait été plus facile à travailler, mais il était hors budget. Quant au sol, la propriétaire a opté pour un parquet flottant Quick-Step qui imite le châtaignier clair, un matériau résistant et facile à nettoyer. »
APRÈS
Le volume dessiné par Élodie tire le meilleur parti de la grande hauteur sous plafond. Comme il concentre toutes les fonctions essentielles, le studio requiert peu d’aménagements supplémentaires. L’étudiante s’est meublée a minima et dispose donc de beaucoup d’espace dans seulement 27 m².
Le volume dessiné par Élodie tire le meilleur parti de la grande hauteur sous plafond. Comme il concentre toutes les fonctions essentielles, le studio requiert peu d’aménagements supplémentaires. L’étudiante s’est meublée a minima et dispose donc de beaucoup d’espace dans seulement 27 m².
Avec ses lignes graphiques, la structure apporte une vraie plus-value design à l’appartement. Élodie nous fait remarquer le traitement des couleurs : « Le bloc tout gris le détache du volume général unifié en blanc, comme une pièce rapportée indépendante. Les parties évidées sont plus foncées, comme pour symboliser l’intérieur de la matière que l’on aurait excavée. Cela apporte de la profondeur », explique-t-elle.
Face à la structure, nous distinguons l’unique mais grande fenêtre de l’appartement. Les murs ont été doublés en façade et Élodie s’est servie de la profondeur de l’isolation pour imaginer une assise devant la fenêtre. Les objets déco (tableaux, tapis, lampe de bureau…) proviennent de la boutique bordelaise Cantik qu’Élodie affectionne particulièrement. Le radiateur n’a pas été changé.
La cuisine, bien que petite, exploite le moindre centimètre disponible. Toute hauteur, elle bénéficie de six éléments de rangement. Sous les plaques à induction est placé le réfrigérateur tandis qu’à gauche de l’évier se dissimule le lave-vaisselle. Sous les éléments hauts, nous distinguons la bouche de la VMC qui passe dans un ancien conduit de cheminée ainsi que la hotte à filtre.
Dans la cuisine, deux niches ont été percées et l’espace nécessaire gagné sur la partie « chambre » : l’une à gauche du plan de travail pour loger le micro-ondes et celle-ci côté couloir d’entrée.
La « chambre » culmine à 1,40 mètre et dispose d’une ouverture de 80 centimètres sans porte « pour le côté minimaliste et pour éviter une sensation d’étouffement dans la boîte ». Elle accueille un lit de 140 x 190, enserré par les cloisons de part et d’autre. À l’avant, un petit sas a été réalisé et dispose côté gauche d’une colonne dressing dédiée aux vêtements de l’étudiante.
Face à la penderie de la chambre, une seconde armoire dessine une niche dont le volume s’imbrique dans le placard en haut à gauche de la cuisine.
Le matelas est posé sur un sommier à lattes attenant à la structure. « Tout a été prévu pour que l’on ait le moins de meubles possible à déménager », explique Élodie Bonnet.
Le matelas est posé sur un sommier à lattes attenant à la structure. « Tout a été prévu pour que l’on ait le moins de meubles possible à déménager », explique Élodie Bonnet.
Rattacher la structure cubique au reste du studio a demandé beaucoup de réflexion : « Je ne voulais pas d’un escalier simplement fonctionnel pour monter à la chambre. Dans un petit espace, il est essentiel de penser multifonction. Je voulais réaliser un vrai travail d’architecte, original et esthétique. Je n’ai pas utilisé les logiciels qui dessinent les escaliers basiques en deux temps trois mouvements. J’ai dessiné chaque marche à la main afin de créer cet escalier-bibliothèque-bureau-table à manger. »
La structure cubique trouve ainsi son point de liaison avec l’espace dans lequel il est inséré grâce à cet ensemble bibliothèque-escalier-table. Il est composé de graphiques lames horizontales accrochées au mur. Elles changent de proportions selon la fonction qu’elles assument. « Les éléments verticaux semblent avoir été placés de façon aléatoire, mais en réalité, ils ont été calculés à la fois pour supporter la structure et pour cacher les raccords du stratifié. Au départ, nous n’avions pas dessiné les marches ainsi, mais Élodie tenait absolument à ce que les jonctions ne se voient pas », explique Elias Perez, le menuisier qui a réalisé la structure. Il lui a fallu un mois de travail en atelier et trois semaines de pose pour lui donner corps : « Après avoir monté l’ossature en bois classe 3, nous avons travaillé en agglo CTBH brut, que nous avons recouvert de stratifié. C’était long et minutieux, mais ce projet m’a plu énormément car il était novateur et on a eu un vrai échange avec l’architecte. »
Élodie a également eu un échange nourri avec la propriétaire : « Au départ, j’avais prévu une table escamotable, que l’on pouvait rétracter sous l’escalier à l’aide de glissières. Elle trouvait le système trop fragile pour un studio d’étudiante. Mais elle craignait également qu’une table fixe se casse si l’on marchait dessus. Le jour de la réception des travaux, j’ai dû monter sur le bout de la table pour lui prouver que c’était du costaud. Elle était enchantée et a trouvé le système de rangements pratique et inventif. Je la remercie de m’avoir fait confiance. »
Et au final, qu’en a pensé la demoiselle qui occupe les lieux ?
« J’apprécie l’organisation des rangements et la rationalisation des espaces. Le studio est fonctionnel, ergonomique, confortable et toujours bien rangé. J’adore surtout ma chambre originale, à l’atmosphère intimiste d’une cabane perchée. Cet aménagement provoque toujours étonnement, commentaires et admiration chez mes ami(e)s », commente-t-elle.
ET VOUS ?
Que pensez-vous de cette rénovation ?
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La petite surface avait été sommairement aménagée par son précédent propriétaire occupant. En entrant, on tombait sur un évier adossé à une cloison qui dissimulait une douche. À 2 mètres devant la seule fenêtre du studio, un muret monté à 1,80 semi-cloisonnait l’espace de vie pour créer un salon-chambre. La faible lumière de rez-de-chaussée ne filtrait pas jusqu’au fond de la pièce et cette cloisonnette faisait paraître l’espace minuscule. Élodie Bonnet a d’abord fait démolir l’existant pour retrouver un volume complet.