Visite Privée : Un passionné des grands classiques du design à Houston
La plupart des gens achètent des meubles adaptés à leur maison. Ce collectionneur de pièces modernes 1950 a une approche différente
Au premier abord, ce studio de Houston semble remplir toutes les conditions d’un « intérieur cool pour blog de déco » : petit espace, meubles années 50 (de qualité), l’impression que chaque chose est à sa place, parfaitement intégrée à l’ensemble. Et pour cause : c’est dans cet espace de 137 m² que vit depuis cinq ans le designer graphique Chris Nguyen, attaché à jouer les conservateurs de musée en achetant des meubles des années 50.
« Je me suis installé ici en 2009. Je voulais tenter l’expérience, en quelque sorte, de vivre dans un petit espace », explique Chris. S’inspirant de la façon dont les gens tirent le maximum de leur espace, il a vite appris qu’avoir un intérieur agréable et fonctionnel ne veut pas simplement dire meubles polyvalents et agencements gain de place. « Quand on vit dans un petit espace, on est obligé de réfléchir chaque fois qu’on achète quelque chose, pas seulement à cause du peu d’espace dont on dispose pour ses acquisitions, mais parce que tout est visible ».
Coup d’œil
Qui habite ici : Chris Nguyen
Emplacement : quartier de Montrose à Houston, USA
Superficie : 137 m²
« Je me suis installé ici en 2009. Je voulais tenter l’expérience, en quelque sorte, de vivre dans un petit espace », explique Chris. S’inspirant de la façon dont les gens tirent le maximum de leur espace, il a vite appris qu’avoir un intérieur agréable et fonctionnel ne veut pas simplement dire meubles polyvalents et agencements gain de place. « Quand on vit dans un petit espace, on est obligé de réfléchir chaque fois qu’on achète quelque chose, pas seulement à cause du peu d’espace dont on dispose pour ses acquisitions, mais parce que tout est visible ».
Coup d’œil
Qui habite ici : Chris Nguyen
Emplacement : quartier de Montrose à Houston, USA
Superficie : 137 m²
La collection de Chris (sur la photo ci-dessus) s’enrichit depuis maintenant six ans, et il n’a aucune intention de s’arrêter. « Je ne vois de fin possible que si les designers cessent d’innover – je n’ai d’ailleurs réunir le meilleur du XXᵉ siècle qu’à grand-peine. Je n’ai jamais envisager d’arrêter ».
Selon son propre aveu, Chris est accro au style fifties et n’a pas l’intention d’y renoncer. « D’un côté, je crois que c’est l’enfant en moi qui veut tout rassembler pour sa collection », avoue-t-il, « mais je veux aussi et surtout aider à préserver ce style américain des années 50. »
Chris admet avoir assez de meubles « pour remplir mon intérieur actuel, un vaste espace de rangement et certaines parties de mon bureau. Beaucoup de mes objets ont aussi été empruntés. J’en ai fini il y a un bon moment avec le principe “pour chaque chose achetée, une autre de vendue” ».
Chris admet avoir assez de meubles « pour remplir mon intérieur actuel, un vaste espace de rangement et certaines parties de mon bureau. Beaucoup de mes objets ont aussi été empruntés. J’en ai fini il y a un bon moment avec le principe “pour chaque chose achetée, une autre de vendue” ».
Retournons quelques années en arrière, en 2008. Chris travaillait alors dans une entreprise de décoration où régnaient des noms comme Eames et Knoll, avec lesquels il n’avait qu’une familiarité lointaine. Ce n’est souvent que quand on voit ces pièces de près – qu’on les touche, qu’on s’y assoit, qu’on étudie leurs détails – qu’on comprend pourquoi certains en font toute une histoire. C’est comme ça qu’on devient accro.
Chris a commencé par acheter ces meubles emblématiques dans leur nouvelle version – la table Eames ETR de la photo précédente en premier lieu – avant de les remplacer, progressivement, par des pièces vintage ou des originaux. « Il y a quelque chose dans la patine d’un meuble qui le rend unique, même si le design a été reproduit des milliers de fois », explique-t-il. « J’ai un fauteuil à bascule Eames Venice Beach label rouge, avec d’adorables patins étroits et érodés, de gros amortisseurs en caoutchouc et une superbe texture en fibre de verre. Bien que leur forme soit virtuellement identique à celle de nombreux fauteuils en plastique de production récente, je suis tombé en pâmoison devant ces détails. Jamais les nouveaux modèles ne m’auraient fait un tel effet. »
Chris a commencé par acheter ces meubles emblématiques dans leur nouvelle version – la table Eames ETR de la photo précédente en premier lieu – avant de les remplacer, progressivement, par des pièces vintage ou des originaux. « Il y a quelque chose dans la patine d’un meuble qui le rend unique, même si le design a été reproduit des milliers de fois », explique-t-il. « J’ai un fauteuil à bascule Eames Venice Beach label rouge, avec d’adorables patins étroits et érodés, de gros amortisseurs en caoutchouc et une superbe texture en fibre de verre. Bien que leur forme soit virtuellement identique à celle de nombreux fauteuils en plastique de production récente, je suis tombé en pâmoison devant ces détails. Jamais les nouveaux modèles ne m’auraient fait un tel effet. »
L’un des ami de Chris possède une boutique d’antiquités spécialisée dans le design du XXᵉ siècle, juste en bas de sa rue. Il peut donc assouvir sa passion chaque fois qu’il en a envie. C’est « ma version personnelle de la boutique du coin », s’amuse-t-il.
Chris a commencé par acheter des meubles en fonction de son intérieur avant de les utiliser comme source d’inspiration. « La décoration d’origine constituait une pièce à vivre très fonctionnelle, avec des meubles grandeur nature dans un appartement moins grand que nature, surtout pour Houston », se souvient Chris. « Avec le temps, j’ai arrêté d’acheter des pièces adaptées au décor et j’ai commencé à faire la collection de celles qui me plaisaient. »
Le mur de séparation suspendu au milieu du studio fait office d’écran de projection. « La meilleure découverte, dans l’absolu, c’est que je peux le regarder des deux côtés, de mon lit ou du canapé », précise Chris. On peut facilement ranger le projecteur quand on ne l’utilise pas et la salle de séjour redevient rapidement une pièce à vivre.
Le mur de séparation suspendu au milieu du studio fait office d’écran de projection. « La meilleure découverte, dans l’absolu, c’est que je peux le regarder des deux côtés, de mon lit ou du canapé », précise Chris. On peut facilement ranger le projecteur quand on ne l’utilise pas et la salle de séjour redevient rapidement une pièce à vivre.
Comme dans toutes les maisons où des collections sont en plein essor, l’espace était la première chose à assurer. « Quand j’achetais une nouvelle pièce, je me débarrassais généralement d’une autre », ajoute Chris. « Au départ, je les vendais pour le principe, mais beaucoup d’entre elles constituaient de si belles trouvailles que j’ai fini par créer un espace de stockage. Dresser un inventaire m’a permis d’échanger les pièces en fonction de mon humeur ou de mes nouvelles idées d’aménagement. J’en suis probablement à mon cinquième décor en quatre ans. »
Au fil des années, Chris a mis son arsenal au point, écrivant une histoire avec les pièces qu’il achète. « La collection qui se trouve actuellement chez moi comprend également quelques pièces classiques Herman Miller, qui pourraient sembler un peu typiques et limitées, mais c’est là que l’évolution de ma collection m’a conduit », explique-t-il. « Les décors ont l’air faits l’un pour l’autre. J’ai eu du Poul Kjaerholm – pré-Herman Miller – du Hans Wegner, du Milo Baughman, mais j’ai toujours fini par vendre ou stocker ces articles afin de faire de la place pour l’achat d’un Eames ou d’un Nelson. »
« Ma pièce préférée ? Un bureau à cylindre George Nelson des années 60 créé pour le Herman Miller Action Office », lance Chris. « Ses finitions sont d’un bleu clair des plus rares, et la surface supérieure du cylindre est dans un magnifique noyer, qui donne un sentiment d’homogénéité et de solidité quand il est fermé. »
Le meuble fascine Chris parce qu’il est aussi beau qu’astucieux. « Vu de face, il a l’air simple, mais quand on commence à l’explorer, on découvre tous les détails qui font qu’il en vaut vraiment la peine, comme le casier en bois à l’arrière, dans l’alignement du bureau, ou les tiroirs profonds et effilés qui ne semblent pas faire plus de 2 centimètres et demi de hauteur », explique-t-il. « Je l’ai acheté dans une maison du Tennessee. J’essaie maintenant d’acquérir l’étagère murale assortie de 4,5 mètres, de style CSS (le système complet de rangement de George Nelson), qui avait été créée, à l’origine, pour ce bureau. »
Le meuble fascine Chris parce qu’il est aussi beau qu’astucieux. « Vu de face, il a l’air simple, mais quand on commence à l’explorer, on découvre tous les détails qui font qu’il en vaut vraiment la peine, comme le casier en bois à l’arrière, dans l’alignement du bureau, ou les tiroirs profonds et effilés qui ne semblent pas faire plus de 2 centimètres et demi de hauteur », explique-t-il. « Je l’ai acheté dans une maison du Tennessee. J’essaie maintenant d’acquérir l’étagère murale assortie de 4,5 mètres, de style CSS (le système complet de rangement de George Nelson), qui avait été créée, à l’origine, pour ce bureau. »
Le gros lot ? « J’étais allé voir un copain à Atlanta », explique-t-il, « quand je suis tombé sur une annonce Craigslist proposant des fauteuils modernes Eames, et agrémentée de photos floues. Le prix demandé était suffisamment tentant pour que je décide de faire un trajet d’une heure et demie en voiture afin de voir le lot de six. »
Chris explique que c’est assez fréquent de voir des Eames sur Craigslist. Il n’avait pas grand espoir. « J’étais préparé à trouver des versions récentes ou des reproductions, mais c’était le Graal des chaises Eames en bois qui m’attendait », raconte-t-il. « J’ai retourné une chaise pour voir le dessin des vis en 5-2-5, qu’on ne trouve que dans les productions d’Evans, essentiellement des pré-Herman Miller, les étiquettes complètes ou partielles et les amortisseurs ovales fixés aux dossiers. Pour le lot complet, j’ai payé moins que ce qu’une production moderne coûte de nos jours ! »
Chris explique que c’est assez fréquent de voir des Eames sur Craigslist. Il n’avait pas grand espoir. « J’étais préparé à trouver des versions récentes ou des reproductions, mais c’était le Graal des chaises Eames en bois qui m’attendait », raconte-t-il. « J’ai retourné une chaise pour voir le dessin des vis en 5-2-5, qu’on ne trouve que dans les productions d’Evans, essentiellement des pré-Herman Miller, les étiquettes complètes ou partielles et les amortisseurs ovales fixés aux dossiers. Pour le lot complet, j’ai payé moins que ce qu’une production moderne coûte de nos jours ! »
Prochaine étape ? « Un canapé pour mon nouveau décor. Je suis à la recherche de quelque chose dans la lignée d’un Harvey Probber, Edward Wormley pour Dunbar ou d’un Milo Baughman pour Thayer Coggin en bois de rose ou en bois noueux. Quel que soit celui que je vais trouver, il marquera l’étape suivante de ma collection. »
Le but ultime de Chris ? « J’aime jouer un petit rôle dans la préservation des pièces importantes qui ont inspiré de nombreux décors qu’on voit aujourd’hui », explique-t-il. « C’est une notion clé pour ma collection telle que je la conçois. si j’avais un budget suffisant, j’adorerais collectionner des Nakashima ou des Vladamir Kagan rares, mais je suis plus attiré par les meubles porteurs d’une évolution conceptuelle, tant qu’il s’agit de meubles modernes.»
Un mois après l’interview, Chris s’est installé dans une maison qu’il a faite rénover.
ET VOUS ?
Aimez-vous les grands classiques du design ? En possédez-vous ?
Lire aussi :
Exercice de Style : Les fifties, années colorées !
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Le but ultime de Chris ? « J’aime jouer un petit rôle dans la préservation des pièces importantes qui ont inspiré de nombreux décors qu’on voit aujourd’hui », explique-t-il. « C’est une notion clé pour ma collection telle que je la conçois. si j’avais un budget suffisant, j’adorerais collectionner des Nakashima ou des Vladamir Kagan rares, mais je suis plus attiré par les meubles porteurs d’une évolution conceptuelle, tant qu’il s’agit de meubles modernes.»
Un mois après l’interview, Chris s’est installé dans une maison qu’il a faite rénover.
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