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Avant/Après : Duplex de charme dans un ancien grenier parisien
Un lourd travail de rénovation présidé par des choix judicieux ont transformé ce grenier en un charmant duplex
À un jet de pierre de Notre-Dame de Paris, la rue médiévale de la Huchette est un haut lieu des soirées parisiennes, prisé pour ses bars et son caveau jazz réputé. Les petits immeubles en pan de bois, déformés par les siècles, se font face à quelques mètres tant la rue est étroite. Cependant, qui serait insensible au charme que dégagent leurs vieilles pierres chargées d’histoire ? C’est ici qu’un chef d’entreprise quinquagénaire a entrepris de métamorphoser deux studettes estudiantines, proches de l’état de grenier, en un duplex destiné à devenir son pied-à-terre. Afin de rénover le 40 m² sous les toits, avec sa configuration compliquée, il fait confiance à Jean-Christophe Peyrieux, un architecte d’intérieur expérimenté dont il a pu apprécier le travail sur Houzz.
Plan après travaux
Trois mètres de large, 15 mètres de long, des murs, sols et plafonds déformés par le temps, des prises de lumière rares et dans un état proche du délabrement… Il fallait un cœur bien accroché pour mettre du budget dans une telle surface et croire en sa transfiguration en un deux-pièces tout confort.
La clef du succès dans un pareil défi se niche dans l’expertise du professionnel de l’aménagement et c’est sans hésiter que le propriétaire s’est tourné vers l’architecte d’intérieur Jean-Christophe Peyrieux après l’avoir déjà testé sur deux autres rénovations.
Trois mètres de large, 15 mètres de long, des murs, sols et plafonds déformés par le temps, des prises de lumière rares et dans un état proche du délabrement… Il fallait un cœur bien accroché pour mettre du budget dans une telle surface et croire en sa transfiguration en un deux-pièces tout confort.
La clef du succès dans un pareil défi se niche dans l’expertise du professionnel de l’aménagement et c’est sans hésiter que le propriétaire s’est tourné vers l’architecte d’intérieur Jean-Christophe Peyrieux après l’avoir déjà testé sur deux autres rénovations.
Avant. « Pour bien faire, ce qui était la démarche du maître d’ouvrage, j’ai préconisé de tout curer jusqu’à l’enveloppe afin de découvrir l’état des structures et traiter les poutres et les anciennes ferrures. Nous avons décapé plusieurs couches de faux plafonds et de sols, ce qui nous a permis de retrouver du volume, bienvenu dans une si petite surface », explique d’emblée l’architecte d’intérieur en commençant la visite.
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Après. Les travaux ont été douloureux dans la surface exiguë, perchée aux derniers (4 et 5ᵉ) étages de l’immeuble étroit à l’escalier tortueux. Dix mois d’efforts pour la société Haussmann Intérieurs à raison de la succession des équipes par deux pour ne pas se gêner. « Nous avons redressé sols et murs et pérennisé l’ouvrage en traitant les poutres et les fers rouillés. Nous avons également isolé avec de la laine de roche, notamment sous les toits, où nous avons installé un matelas de 20 centimètres d’épaisseur », partage le pro.
Le plan en boyau, aux rares prises de lumière de part et d’autre – une fenêtre à l’entrée côté cour et deux autres 15 mètres plus loin côté rue –, était un écueil majeur pour repenser l’aménagement avec style et confort. À l’étage, un châssis vitré a été ajouté côté chambre et un Velux au niveau de la salle de bains. En bas, il a fallu faire avec l’existant…
La décision a été prise de conserver l’escalier en place et le plan a été réfléchi pour que les espaces de vie puissent profiter de la perspective du volume entier, sans se transformer en circulations.
La décision a été prise de conserver l’escalier en place et le plan a été réfléchi pour que les espaces de vie puissent profiter de la perspective du volume entier, sans se transformer en circulations.
Avant. Le niveau bas après la phase de démolition.
Après. Dans le premier niveau, c’est la cuisine qui a servi de jointure entre l’entrée et le séjour. « On peut admettre qu’une cuisine soit traversante, mais nous avons refusé de placer le coin repas dans l’entrée pour qu’il ne soit pas un lieu de passage », estime en effet Jean-Christophe.
Entrée et cuisine ont été traitées dans la continuité, avec des murs plaqués et de faux plafonds semés de spots sur variateurs. « Cette enveloppe modernisée était plus pratique pour accueillir une cuisine intégrée contemporaine, mais nous avons tenu à garder l’esprit campagne plus rustique avec des tomettes grises, façon pierre, sur le sol », explique le pro soucieux d’un résultat équilibré.
Ce dernier a l’habitude de travailler en partenariat avec une usine italienne pour produire le mobilier de cuisine sur mesure. Celle-ci a été pensée en stratifié effet noyer surmontée d’un plan de travail en granit véritable (Sensa Ice Blue de Cosentino) et d’une robinetterie effet cuivré (Treemme).
Pour que la cuisine apparaisse moins compacte, les trois colonnes en amont ont été traitées de la même couleur que les murs peints à la chaux. Celles-ci renferment le combiné-réfrigérateur, un garde-manger avec des grilles extractibles et un vestiaire d’entrée où se niche le le compteur électrique.
Plus de photos de cuisines ouvertes sur Houzz
Pour que la cuisine apparaisse moins compacte, les trois colonnes en amont ont été traitées de la même couleur que les murs peints à la chaux. Celles-ci renferment le combiné-réfrigérateur, un garde-manger avec des grilles extractibles et un vestiaire d’entrée où se niche le le compteur électrique.
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Au-delà de la cuisine se profile le coin déjeuner pour quatre. Agrémenté d’une petite banquette, il se pare d’un fond de papier peint de chez Arte et est éclairé par deux belles suspensions artisanales en verre (Grace de Frandsen).
Passé le claustra en tubes de métal, qui trace une séparation aussi graphique que poreuse, le traitement des sols et plafonds change et plonge le visiteur dans une autre ambiance, jusqu’aux fenêtres en façade. « Nous avons joué sur les matières et les hauteurs pour apporter du rythme et dessiner les trois espaces de ce niveau, sans cloisonner afin de garder la perspective et l’ampleur du volume », résume l’architecte d’intérieur.
Passé le claustra en tubes de métal, qui trace une séparation aussi graphique que poreuse, le traitement des sols et plafonds change et plonge le visiteur dans une autre ambiance, jusqu’aux fenêtres en façade. « Nous avons joué sur les matières et les hauteurs pour apporter du rythme et dessiner les trois espaces de ce niveau, sans cloisonner afin de garder la perspective et l’ampleur du volume », résume l’architecte d’intérieur.
Avant. Le coin le plus agréable du premier niveau avant travaux.
Après. En dépit de l’étroitesse de la pièce de vie (3 mètres), le professionnel s’est appliqué à lui donner un caractère propre, follement chaleureux. Ainsi, les poutres tordues ont été soigneusement dégagées, en dépit de leur vétusté, et restaurées pour plonger le séjour dans l’ambiance de l’époque. Au sol, un parquet en chêne à lames larges a été retenu. « Nous avons sélectionné un parquet “effet scié pour son côté authentique, comme s’il avait toujours été là », partage Jean-Christophe.
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Les assises en velours mordoré, les doubles rideaux chocolat au motif chevron, le mobilier en noyer et le miroir oxydé jouent sur des codes cossus empruntés au passé.
Toujours dans un souci d’équilibre, des formes graphiques contemporaines et des objets et matières issus du design actuel (tel le cabinet en verre Flûte et son fin piètement en acier) viennent contrebalancer les notes plus classiques.
« Une fois les plans validés, le client m’a laissé carte blanche, ce qui m’a permis d’aller assez loin dans la sélection et les accords de formes et matières », indique l’architecte d’intérieur, qui ne cache pas que la confiance entre pro et maître d’ouvrage conduit à des projets plus aboutis.
« Une fois les plans validés, le client m’a laissé carte blanche, ce qui m’a permis d’aller assez loin dans la sélection et les accords de formes et matières », indique l’architecte d’intérieur, qui ne cache pas que la confiance entre pro et maître d’ouvrage conduit à des projets plus aboutis.
Après. Nous retournons en arrière pour emprunter l’escalier et noter au passage le travail sur les couleurs et l’optimisation de l’espace. Une teinte cuir/bronze et des tomettes anthracite parent la partie centrale, la plus sombre de l’appartement. Un choix qui pourrait en étonner plus d’un.
« On aurait tendance à vouloir agrandir avec du blanc partout mais une couleur sombre amène de la profondeur », assure l’architecte d’intérieur avant de partager cette autre considération d’expert : « En dépit des préjugés, pour agrandir virtuellement une surface de plancher, il est important de fondre murs et sols dans une teinte unique ou d’une profondeur semblable. »
« On aurait tendance à vouloir agrandir avec du blanc partout mais une couleur sombre amène de la profondeur », assure l’architecte d’intérieur avant de partager cette autre considération d’expert : « En dépit des préjugés, pour agrandir virtuellement une surface de plancher, il est important de fondre murs et sols dans une teinte unique ou d’une profondeur semblable. »
Sous l’escalier, derrière des portes sous tenture – c’est-à-dire affleurant sans cadre – se cachent les toilettes et un autre placard comportant des branchements pour un lave-linge.
Soulignons également le travail minimaliste de la rampe originale, extrudée dans le doublage en Placoplatre et enrichie d’un bandeau LED. Le garde-corps fabriqué sur mesure en verre Securit puis entouré de métal joue aussi bien l’épure que la sécurité.
Soulignons également le travail minimaliste de la rampe originale, extrudée dans le doublage en Placoplatre et enrichie d’un bandeau LED. Le garde-corps fabriqué sur mesure en verre Securit puis entouré de métal joue aussi bien l’épure que la sécurité.
Sous l’escalier, les toilettes ont été pensées comme une boîte colorée. Faisant écho à la forme graphique de la pente, un lave-mains a été fabriqué sur mesure à partir d’un bol de marbre et d’un soubassement en granit noir (antique Brown) aux inclusions d’un bleu irisé.
Après. Éclairée par deux appliques design en albâtre et marbre (Aromas), la cage d’escalier conduit à la suite sous les toits.
Après. La chambre a été souhaitée dans un « total look chaleureux », parée d’une teinte terracotta qui enveloppe les lieux tel un cocon. « En peignant murs et plafond, nous avons fondu la forme étroite pointue des combles sans perdre de hauteur », glisse Jean-Christophe. Quelques touches d’un bleu Klein acide réveillent le côté terreux du cocon.
À la place des deux lucarnes existantes, un châssis atelier de chez Cast PMR a été préféré pour éclairer la chambre de manière zénithale et lui conférer un petit air d’atelier d’artiste. « La moquette a été choisie blanche pour réverbérer la lumière dans la pièce », poursuit-il.
Le confort a évidemment été au centre des préoccupations d’où le choix d’un lit en 160 centimètres encadré par une tête de lit avec éclairage et chevets réalisée sur mesure en stratifié noyer. « Les chevets sont plus profonds que ce que l’on voit en raison d’un espace que nous avons pu récupérer à l’arrière », souffle le pro.
À la place des deux lucarnes existantes, un châssis atelier de chez Cast PMR a été préféré pour éclairer la chambre de manière zénithale et lui conférer un petit air d’atelier d’artiste. « La moquette a été choisie blanche pour réverbérer la lumière dans la pièce », poursuit-il.
Le confort a évidemment été au centre des préoccupations d’où le choix d’un lit en 160 centimètres encadré par une tête de lit avec éclairage et chevets réalisée sur mesure en stratifié noyer. « Les chevets sont plus profonds que ce que l’on voit en raison d’un espace que nous avons pu récupérer à l’arrière », souffle le pro.
Comme dans le niveau inférieur, un maximum de rangements a également été intégré, de manière à ne pas rogner sur les surfaces de vie. La cloison séparative avec la salle d’eau a ainsi été parée de placards toute hauteur de 60 centimètres de profondeur. Le traitement sans poignée, en push to open, les rend quasiment invisibles. « Il y a même un placard secret de 30 centimètres de profondeur derrière la porte de la salle de bains », révèle Jean-Christophe.
Dessus de lit : Zara Home ; moquette : Decorasol ; interrupteurs : Modelec
Dessus de lit : Zara Home ; moquette : Decorasol ; interrupteurs : Modelec
La phase de démolition ayant révélé cet autre renfoncement en en pied de lit, – un ancien passage ? – l’architecte d’intérieur l’a soigneusement mis à profit avec une bibliothèque et des branchements pour intégrer au besoin un écran de télévision.
La suite est complétée par une salle de bain minimaliste qui se veut zen et cosy.
Elle a été recouverte de béton ciré et de mosaïque japonaise. L’arche au-dessus de la vasque en marbre fait un clin d’œil au style méditerranéen en vogue actuellement.
Robinets : Treemme ; carrelage mosaïque japonaise type « kit kat » : surface, béton ciré : Marius Aurenti
Robinets : Treemme ; carrelage mosaïque japonaise type « kit kat » : surface, béton ciré : Marius Aurenti
Au-dessus des toilettes, un autre vide a été découvert. Il a servi à cacher un petit placard dédié à la brosse à dents électrique et aux petits produits de toilette. Le plan vasque reste ainsi rangé et non encombré. Le lave-linge, le ballon et un espace de rangement pour les valises ont été dissimulés derrière deux portes coulissantes en soupente.
Jean-Christophe Peyrieux réalise ici une rénovation exemplaire, captivante par ses teintes douces et chaleureuses, et qui nous charme par son confort fonctionnel et son optimisation spatiale. Du grand art, compte tenu de l’état initial du bien.
ET VOUS ?
Que pensez-vous de cette rénovation ?
Jean-Christophe Peyrieux réalise ici une rénovation exemplaire, captivante par ses teintes douces et chaleureuses, et qui nous charme par son confort fonctionnel et son optimisation spatiale. Du grand art, compte tenu de l’état initial du bien.
ET VOUS ?
Que pensez-vous de cette rénovation ?
Qui habite ici : C’est le pied-à-terre d’un quinquagénaire chef d’entreprise
Emplacement : Aux 4ᵉ et 5ᵉ étages d’un immeuble XVIIIᵉ, dans la rue de la Huchette (75001)
Superficie : 40 m² Carrez
Budget : 185 000 € (145 000 € de travaux et 40 000 € d’équipements, mobilier et déco)
Dates : travaux de janvier à novembre 2022
Architecte d’intérieur : Jean-Christophe Peyrieux
Autres intervenants : Haussmann Intérieurs
Photos : Gianluca Pavarini