Avant/Après
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Avant/Après : La métamorphose d'une maison bien cachée à Paris
Cette maison à colombages vieillotte à la situation idéale devient le repaire de deux jeunes épris de style contemporain
Quand ces jeunes actifs parisiens découvrent cette maison à colombages nichée au fond d’un jardin luxuriant, c’est le coup de cœur immédiat. Elle a beau être affreusement encombrée et d’un style qui n’est pas du tout leur tasse de thé, ils s’en éprennent au point d’allonger la facture de 250 000 euros pour la faire rénover de fond en comble selon leurs goûts. Ils confient la mission à Déborah et Avinoam Bettan, un jeune couple d’architectes repérés sur Houzz. Une métamorphose lourde dont le résultat ne passe pas inaperçu !
Avant. Difficile de ne pas craquer sur cette maison d’architecte construite dans les années soixante, bien cachée en cœur d’îlot sans vis-à-vis. Un « hide away » de rêve en plein Paris !
Avec sa structure en poutres apparentes, la façade corail à colombages préfigurait l’intérieur atypique de cette maison, détenue de longue date par un couple de propriétaires originaux.
Avec sa structure en poutres apparentes, la façade corail à colombages préfigurait l’intérieur atypique de cette maison, détenue de longue date par un couple de propriétaires originaux.
Après. Les nouveaux propriétaires avaient quant à eux un style très différent. Aficionados d’architecture contemporaine et de minimalisme, ils ont tout de suite demandé au cabinet d’architectes Lagom de simplifier la façade et de l’ouvrir au maximum sur le jardin. Même la porte d’entrée s’est muée en une feuille de verre qui s’ouvre sur pivot.
Fenêtres : Keller
Fenêtres : Keller
Avant. C’était une maison au plan très simple. Depuis la façade on pénétrait directement dans la pièce de vie séjour/cuisine en empruntant la porte principale à double battant. Une porte secondaire, sur sa droite, desservait le local où l’ancienne propriétaire, chiropracteur, recevait ses patients. Entre les deux pièces, l’escalier, cloisonné, montait à l’étage organisé avec deux chambres et leurs salles de bains.
Après. Les nouveaux propriétaires ne désiraient pas révolutionner ce plan auquel ils adhéraient grosso modo. Comme ils n’avaient pas besoin d’un local professionnel, ils souhaitaient principalement que leur pièce de vie occupe le volume intégral du rez-de-chaussée et que l’escalier soit décloisonné.
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Avant. La révolution était plutôt souhaitée au niveau du style car, à l’instar de la pièce principale qui servait de cuisine, séjour, salon télé, jardin d’hiver et même cave à vin, la maison ressemblait à un joyeux fouillis.
Par ailleurs, les propriétaires voulaient retrouver de la clarté au niveau des fenêtres, enchâssées dans les montants épais des pans de bois de la structure d’origine à colombages.
Par ailleurs, les propriétaires voulaient retrouver de la clarté au niveau des fenêtres, enchâssées dans les montants épais des pans de bois de la structure d’origine à colombages.
Après. « Nous avons commencé par faire une déclaration préalable de travaux afin de pouvoir modifier les ouvertures en façade et ajouter un Velux à l’aplomb de l’escalier qui monte à l’étage », explique l’architecte Deborah Calfond Bettan en commençant la visite.
Le gros travail s’est concentré sur la reprise de la façade pour faire disparaître les encadrements bois des fenêtres et les remplacer par des montants très fins en alu. « Par chance, la maison avait été rénovée en 2000 car les propriétaires avaient déjà fait ouvrir la façade. À l’intérieur, une structure en poteaux poutres acier était venue doubler l’ancienne façade en pans de bois et la libérer de sa fonction porteuse. Nous avons ainsi pu décloisonner largement vers l’extérieur », poursuit Déborah.
Le gros travail s’est concentré sur la reprise de la façade pour faire disparaître les encadrements bois des fenêtres et les remplacer par des montants très fins en alu. « Par chance, la maison avait été rénovée en 2000 car les propriétaires avaient déjà fait ouvrir la façade. À l’intérieur, une structure en poteaux poutres acier était venue doubler l’ancienne façade en pans de bois et la libérer de sa fonction porteuse. Nous avons ainsi pu décloisonner largement vers l’extérieur », poursuit Déborah.
Après. Le salon se trouve aujourd’hui à la place de l’ancienne cuisine tandis que la nouvelle cuisine occupe l’ancien cabinet médical. « Nous avons décloisonné tout le rez-de-chaussée en éliminant les toilettes qui étaient sous l’escalier et la cloison du local professionnel », indique Déborah.
Avant. Outre la façade, les travaux de la pièce de vie (en cours sur ce visuel) ont sollicité toute l’expertise les architectes. L’ancien dallage et une isolation en polystyrène collé sur les murs ont d’abord demandé un gros travail de dépose. Puis les murs ont été réisolés au moyen de 10 cm de laine de verre sous Placo tandis qu’au sol, un chauffage au sol a remplacé l’ancien chauffage central. « Nous avons isolé la chape par de la mousse projetée puis passé les tuyaux d’eau du chauffage, coulé un ragréage puis posé du béton ciré en finition. Ce qui a imposé de dimensionner convenablement le système de chauffe puis d’orchestrer l’intervention de quatre corps de métiers différents en prenant en compte les temps de séchage », détaille la pro.
Après. La façade est aujourd’hui décloisonnée au maximum et le rez-de-chaussée, exposé nord-ouest, a beaucoup gagné en luminosité par rapport à l’époque des anciens propriétaires.
La baie côté cuisine est suivie par la porte d’entrée vitrée sur pivot puis de trois autres baies côté salon dont deux avec ouvrants à la française. « Nous avons posé du double vitrage Securit avec protection contre l’infraction car il n’y a aucun volet en bas », précise l’architecte.
Focus matière : Les vitrages de fenêtre et leurs innovations
La baie côté cuisine est suivie par la porte d’entrée vitrée sur pivot puis de trois autres baies côté salon dont deux avec ouvrants à la française. « Nous avons posé du double vitrage Securit avec protection contre l’infraction car il n’y a aucun volet en bas », précise l’architecte.
Focus matière : Les vitrages de fenêtre et leurs innovations
Après. Dans le salon épuré se lit aujourd’hui l’amour des propriétaires pour le design, l’art et l’architecture minimaliste. Deux fauteuils signés Pierre Paulin conversent avec un canapé Roche Bobois. À l’arrière, deux tableaux à l’acrylique sur toile, signés par l’illustratrice Sheina Szlamka, animent le mur entre deux colonnes de rangement. Celle de gauche enferme les affaires du couple, celle de droite dissimule le tableau électrique, les nourrices de la plomberie et les évacuations des salles de bains de l’étage supérieur.
En ce qui concerne l’aspect bicolore des colonnes, il résulte d’une problématique tant technique qu’esthétique que nous dévoile Déborah : « Adeptes de bons films, nos clients souhaitaient que cette pièce intègre un home cinéma et que l’acoustique soit à la hauteur des fêtes qu’ils donnent régulièrement. Avi, mon mari, est lui-même un grand fan de sonorisation et d’image. Il a intégré dans le plafond un écran de vidéoprojection invisible et un vidéoprojecteur dans un support ascenseur escamotable. Un système de sonorisation 7.1 a été prévu dès les plans d’exécution avec quatre enceintes Focal encastrées au plafond et deux à l’avant dissimulées dans ces colonnes dont la partie grise est couverte de toile transsonore. Le caisson de graves est encastré au centre, entre les deux tableaux. »
Après. Les propriétaires cuisinent beaucoup et souhaitaient une grande cuisine au rendu à la fois simple et original. Sur la base de caissons Ikea, ils ont opté pour des façades de chez Reform, une entreprise danoise dont les modèles sont conçus par des pointures du design contemporain. Celles-ci, en placage chêne, émanent du cabinet d’architecture danois BIG (Bjarke Ingels Group).
Sur le plan de travail en quartz noir, ils ont opté pour une solution de cuisson gaz rarement rencontrée. Pas de table intégrée à proprement parler, seuls sont visibles les brûleurs. Ce système au design minimaliste, connu pour sa performance de cuisson, émane d’une firme hollandaise. Le groupe d’aspiration Novy a été encastré le plus discrètement possible au-dessus des brûleurs.
Plan de cuisson : i-Cooking de ABK Innovent chez So-Inox
Plan de cuisson : i-Cooking de ABK Innovent chez So-Inox
Après. Aujourd’hui s’y épanouit la cuisine. Les propriétaires désiraient qu’elle puisse être entièrement ouverte lors des beaux jours afin de profiter d’une vie dedans dehors. Une grande baie accordéon dont les trois vantaux s’escamotent sur un côté a remplacé la fenêtre. Une terrasse en bois exotique a été aménagée en salle à manger pour prolonger la cuisine à l’extérieur dès que le soleil est de la partie.
Baie vitrée accordéon : Solarlux
Baie vitrée accordéon : Solarlux
Après. Sur ce plan de la cuisine complète, arrêtons-nous d’abord sur le système d’éclairage très particulier : « Nous n’avions qu’une sortie électrique et souhaitions six points d’éclairage pour éclairer le plan de travail sur des zones bien définies. Après moult recherches, nous avons sélectionné ce modèle “araignée”. Très graphique, il permet de dimensionner sur mesure jusqu’à 9 points lumineux à partir d’une sortie plafond ou murale », explique Déborah.
Éclairage : Wireflow Freeform de Vibia chez Dmlights ; Table : Super-Elliptique extensible chez Fritz Hansen ; Chaises 1960 chinées sur Selency
Éclairage : Wireflow Freeform de Vibia chez Dmlights ; Table : Super-Elliptique extensible chez Fritz Hansen ; Chaises 1960 chinées sur Selency
Après. Pour faire un lien avec la façade et les montants alu des encadrements de fenêtres, les propriétaires souhaitaient un modèle architectural très léger et sans contremarches. « Nous avons réalisé le dessin d’un escalier en métal puis avons eu une relation très fructueuse avec les Ateliers du 4 qui nous l’ont fabriqué en acier. Le ferronnier Jean-Philippe Dham, rencontré via Houzz, a proposé des croisillons sur les limons pour renforcer la structure. C’est la touche Eiffel de l’escalier qui a beaucoup plu aux propriétaires », raconte Déborah.
Le palier a été fabriqué en verre trempé afin de récupérer de la lumière des Velux (dont un nouveau) placés au-dessus. Il crée une continuité esthétique avec la façade vitrée tout en distillant davantage de lumière à l’intérieur.
Derrière le claustra en verre imprimé s’appuient des caissons de faible profondeur à ouverture compas pour stocker les chaussures.
En 2000, lors de la précédente rénovation, des fenêtres avaient été percées en façade, encadrées de bois à l’ancienne. Là encore les architectes les ont remplacées par des fenêtres en bandeaux aux montants alu. À l’extérieur, des stores ont été posés pour occulter. Afin de gagner encore en luminosité, les murs et le plafond aux poutres apparentes ont été peints en blanc. Le parquet en bois a été éclairci par ponçage. Le radiateur à ailettes a été conservé.
Fenêtres : Keller
Fenêtres : Keller
La salle de bains de la « master bedroom » a été entièrement rénovée. « La précédente disposait d’une baignoire encastrée totalement dans le sol, créant une retombée dans la cuisine », se remémore la pro qui n’en a malheureusement pas gardé de photos.
Les propriétaires ont chiné cette belle enfilade danoise « mid-century » en teck qui a été entièrement reprise, hydrofugée et montée sur des pieds métalliques par le menuisier de l’agence Lagom afin de servir de meuble vasque. Au mur, les propriétaires ont choisi de s’amuser avec les carreaux à motifs « puzzle », repris sur le sol de la douche à l’italienne.
Robinetterie : Ondyna chez Cristina ; Carrelage grès cérame émaillé : Puzzle chez Mutina (Set of patterns Anglesey) ; Piétement enfilade : Superfront
Robinetterie : Ondyna chez Cristina ; Carrelage grès cérame émaillé : Puzzle chez Mutina (Set of patterns Anglesey) ; Piétement enfilade : Superfront
Après. Grands collectionneurs, de mangas entre autres, les nouveaux propriétaires avaient eux-mêmes énormément de livres à ranger et l’idée de la bibliothèque d’origine leur plaisait. Les architectes l’ont déplacée sur un mur de la chambre et repensée sur une base plus contemporaine : « Nous nous sommes inspirés des bibliothèques de Charlotte Perriand avec ses cases de différentes tailles et avons composé celle-ci à partir de modules de rangements préfabriqués Cubit et de planches de chêne massif », explique Déborah. Le magnifique escabeau en bois vintage est un cadeau des anciens propriétaires.
Avant. Cette chambre d’amis comprenait également un lit et un bureau. On distingue les fenêtres à l’entourage bois percées en 2000. Au-dessus de celles-ci, on distingue l’IPN de la structure métallique créée pour doubler la façade à colombages. L’intérieur de l’IPN servait à loger des livres.
Après. Aujourd’hui le mobilier posable a laissé place à du sur-mesure mieux intégré. Ce bureau à la tablette escamotable a été aménagé dans la continuité de la bibliothèque et occupe la place la plus lumineuse, le long des fenêtres. L’IPN sert toujours à placer des livres.
La salle de bains de la chambre d’amis est restée la même. « Les propriétaires n’en avaient pas vraiment besoin, elle est donc devenue l’économie de la rénovation. Nous n’avons refait que son faux plafond et sa cloison et reposé des toilettes suspendues », explique Déborah.
La salle de bains de la chambre d’amis est restée la même. « Les propriétaires n’en avaient pas vraiment besoin, elle est donc devenue l’économie de la rénovation. Nous n’avons refait que son faux plafond et sa cloison et reposé des toilettes suspendues », explique Déborah.
Après six mois de travaux, les propriétaires se sont installés dans leur maison bien cachée. Un des secrets du bonheur, si l’on en croit le proverbe.
Budget détaillé :
Travaux hors mobilier : 250 000 euros TTC
dont plancher chauffant et chape sur mousse isolante : 6800 euros
escalier : 18 000 euros
menuiseries fenêtres : 35 000 euros
cuisine : 18 000 euros (dont Ikea 4500 euros + Reform 3500 euros + quartz chez Plandetravail.fr 2500 euros)
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Travaux hors mobilier : 250 000 euros TTC
dont plancher chauffant et chape sur mousse isolante : 6800 euros
escalier : 18 000 euros
menuiseries fenêtres : 35 000 euros
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Qui vit ici : un couple de trentenaires, travaillant respectivement comme avocat et dans la finance
Emplacement : dans le XVIIe arrondissement, près de la rue de Levis
Livraison du projet : 2019
Superficie : maison de 92 m² et 125 m² de jardin
Architectes : Déborah Calfond Bettan (Architecte DE) et Avinoam Bettan (Architecte HMONP) de Lagom architectes
Budget : 250 000 euros hors mobilier - Budget détaillé en fin d’article
Crédit photos : © Maude Artarit
Qui croirait que ce chemin traverse un jardin parisien vers la maison que deux jeunes hommes, avocat et financier de profession, viennent d’acquérir dans le XVIIe, à deux pas de la rue de Levis et de son animation ?