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Visite Privée : Escale dans la maison d'un marin entre lac et montagnes
Un petit budget et un contrôle rigoureux de la conception ont donné naissance à une étrange bâtisse en Nouvelle-Zélande
Quand il rentre en Nouvelle-Zélande après un périple sur la Méditerranée ou dans les Caraïbes, Tom Aveling, un jeune marin qui travaille comme skipper sur des yachts une grande partie de l’année, se sent appelé encore et encore par Queenstown et le district de Central Otago. Malgré, ou peut-être à cause des mois passés en mer, les paysages spectaculaires de montagne et de nature sauvage, la chaleur et le froid (la neige en hiver et les températures extrêmes en été) l’attirent de manière irrépressible. Quand est venu le moment de poser ses valises, le choix n’a pas été dur à faire.
Coup d’œil
Qui habite ici : Tom Aveling, un marin professionnel qui invite très souvent
Emplacement : Jack’s Point, Queenstown, Nouvelle-Zélande
Superficie : 120 m² ; 3 chambres à coucher, 2 salles de bains
Architecte : Anna-Marie Chin Architects
Coup d’œil
Qui habite ici : Tom Aveling, un marin professionnel qui invite très souvent
Emplacement : Jack’s Point, Queenstown, Nouvelle-Zélande
Superficie : 120 m² ; 3 chambres à coucher, 2 salles de bains
Architecte : Anna-Marie Chin Architects
Les critères de conception de Jack’s Point sont connus pour être parmi les plus stricts. Ils ne permettent qu’une forme de pignon simple et l’utilisation de matériaux spécifiques, comme les toitures d’acier Colorsteel, du bois ou du schiste. Ces règles visent à donner à cette zone un style architectural bien particulier : un ensemble de maisons traditionnelles au toit en pente avec beaucoup de pierre et de bois qui se fondent dans l’environnement de façon très discrète.
Au départ, Tom ne savait pas exactement quel type de maison il voulait. Il songeait à quelque chose de contemporain, propre à réinterpréter l’espace et la forme. Il voulait aussi un logement qu’il pourrait louer lorsqu’il ne l’occupe pas et qui rentre, bien sûr, dans son budget.
Au départ, Tom ne savait pas exactement quel type de maison il voulait. Il songeait à quelque chose de contemporain, propre à réinterpréter l’espace et la forme. Il voulait aussi un logement qu’il pourrait louer lorsqu’il ne l’occupe pas et qui rentre, bien sûr, dans son budget.
Aucun de ces facteurs n’a rebuté l’architecte Anna-Marie Chin. « Le défi était de créer une maison avec un espace de qualité », explique-t-elle avant de préciser que la maison devait être petite et robuste, résistante et chaleureuse. « Ce qu’il y a de particulier à Jack’s Point, c’est l’immensité du paysage. On se sent si petit à côté des Remarkables que l’échelle devient très importante. » La forme de la maison s’inspire des hangars traditionnels de la Nouvelle-Zélande. Elle est revêtue d’acier Colorsteel qui redescend de la toiture jusque sur ses cloisons.
Le projet de l’architecte correspond en tout point à ce que Tom espérait… il dépasse même ses espérances ! La conception a été difficile en raison de la présence de maisons de chaque côté du terran. Sans jurer avec ses voisines, elle ne leur ressemble pas tout à fait non plus.
Le projet de l’architecte correspond en tout point à ce que Tom espérait… il dépasse même ses espérances ! La conception a été difficile en raison de la présence de maisons de chaque côté du terran. Sans jurer avec ses voisines, elle ne leur ressemble pas tout à fait non plus.
Anna-Marie Chin a jonglé avec le règlement d’urbanisme et a réinterprété la forme de pignon classique de façon abstraite : la ligne de faîte du toit court en diagonale d’un coin à l’autre, et plutôt que de se scinder par le milieu, elle s’incline pour suivre le relief du terrain, loin de la route. Les contours de l’ensemble se transforment selon l’angle de vue, un peu à la manière d’une forme trapézoïdale. L’architecte s’amuse à dire qu’il rappelle les lignes improbables des montagnes qui l’entourent.
À l’extrémité de la maison, l’architecte a placé une cheminée en acier. Impressionnante par sa hauteur, elle rappelle la proue d’un bateau et donne de la majesté et de la solidité à la petite maison, face à l’immensité du paysage.
À l’extrémité de la maison, l’architecte a placé une cheminée en acier. Impressionnante par sa hauteur, elle rappelle la proue d’un bateau et donne de la majesté et de la solidité à la petite maison, face à l’immensité du paysage.
Contrairement à l’extérieur robuste de la maison, l’architecte a opté pour un intérieur recouvert de contreplaqué d’une douce couleur miel, plutôt que le blanc des plaques de plâtre. Cela crée une ambiance chaleureuse et accueillante. On le voit ici dans le salon avec les enfants des voisins qui luttent sur le canapé.
« Tom ne voulait pas d’une maison traditionnelle », précise Anna-Marie. « Ce n’était pas une question d’espace, mais plutôt de la définition de ce dernier. En raison du budget, il aurait été impossible de construire une maison plus grande et Tom tenait à ce qu’elle soit originale. »
« Tom ne voulait pas d’une maison traditionnelle », précise Anna-Marie. « Ce n’était pas une question d’espace, mais plutôt de la définition de ce dernier. En raison du budget, il aurait été impossible de construire une maison plus grande et Tom tenait à ce qu’elle soit originale. »
Malgré ses 120 m², la maison est très fonctionnelle et on ne s’y sent jamais à l’étroit. La pièce à vivre est petite, mais sa double hauteur de plafond lui donne de l’ampleur. La pente du toit a aussi permis à l’architecte d’ajouter un étage à la maison avec des chambres et un garage à l’autre extrémité. L’emplacement du salon ajoute encore au sentiment d’espace : le regard le traverse pour admirer le paysage extérieur.
« Nous avons remanié l’aménagement de l’espace », précise l’architecte. « Traditionnellement, on agence ensemble la cuisine, le salon et la salle à manger. Ici, nous n’avons pas cru nécessaire que la salle à manger occupe plus qu’une alcôve puisque Tom a l’habitude des petits espaces. »
« Nous avons remanié l’aménagement de l’espace », précise l’architecte. « Traditionnellement, on agence ensemble la cuisine, le salon et la salle à manger. Ici, nous n’avons pas cru nécessaire que la salle à manger occupe plus qu’une alcôve puisque Tom a l’habitude des petits espaces. »
L’architecte et son équipe ont tout fait pour que les espaces soient fonctionnels : ils ont dessiné sur les murs de leur studio, ils ont arpenté les espaces imaginés pour s’assurer qu’ils étaient habitables. Ils ont même fabriqué la maquette d’une table à manger pour huit personnes dans le mess du yacht où Tom travaille. Aujourd’hui, cette table est nichée dans un renfoncement de la fenêtre sur un côté de la cuisine. Au-dessus, ils ont réussi à coincer une plateforme de couchage à laquelle on accède par une longue échelle. Elle ajoute encore à la capacité d’accueil de l’endroit. Un peu partout dans la maison se cachent des espaces de rangement astucieux comme on en voit sur les bateaux.
De la rue, on ne remarque rien d’autre que la porte de garage noire revêtue du même acier Colorsteel que le reste du bâtiment. L’entrée principale se trouve à mi-chemin le long de la maison et on doit descendre une volée de marches pour y accéder. Le constructeur, Tony Stratford de Multiline Construction, et Anna-Marie Chin ont passé des heures à faire en sorte que les lignes des murs rejoignent bien celles du toit.
La maison est longue et étroite. D’un côté, elle épouse les formes du terrain afin de laisser de la place pour un pavillon indépendant de deux chambres à coucher.
Les plans d’origine prévoient une deuxième maison plus petite que la première, juste à côté, afin que Tom puisse en faire une location saisonnière. Pour l’instant, le projet de construction est arrêté, faute de budget. Toutefois, quand elle sera réalisée, l’ensemble créera une cour intérieure à l’abri des regards des voisins et qui protégera des températures extrêmes de Central Otago.
Les plans d’origine prévoient une deuxième maison plus petite que la première, juste à côté, afin que Tom puisse en faire une location saisonnière. Pour l’instant, le projet de construction est arrêté, faute de budget. Toutefois, quand elle sera réalisée, l’ensemble créera une cour intérieure à l’abri des regards des voisins et qui protégera des températures extrêmes de Central Otago.
Partout dans la maison, les arêtes du toit impriment leur marque. Ici, dans la chambre principale, le toit descend très bas dans un coin. Avant de prendre la mer, Tom avait fait une formation en design industriel. C’est lui qui a sélectionné les luminaires et le mobilier de la maison.
La tête de lit Mandal d’Ikea provient de chez Zoomly et le tabouret bas Sidekick de Timothy John sert de table de chevet. Quant à la suspension, elle vient de chez Tudo & Co.
La tête de lit Mandal d’Ikea provient de chez Zoomly et le tabouret bas Sidekick de Timothy John sert de table de chevet. Quant à la suspension, elle vient de chez Tudo & Co.
L’architecte a opté pour la simplicité dans la salle de bains : des meubles en contreplaqué et des carreaux sombres. La douche Metro avec mitigeur et inverseur et la colonne de douche Tube Square proviennent toutes deux de chez Plumbline.
« J’aime l’idée d’avoir une carapace à l’extérieur et un doux cocon à l’intérieur et je crois que l’ensemble est accueillant et chaleureux », affirme Tom Aveling.
Pour économiser sur le budget, c’est Tom en personne qui a supervisé la construction. Un arrangement inhabituel pour Anna-Marie, qui normalement se charge de cette tâche. Toutefois, elle a entièrement eu confiance dans ce compromis.
Il y a en tout cas une chose que Tom ne voudrait pas revivre : gérer le projet alors qu’il naviguait au milieu de l’océan à l’autre bout du monde.
Il y a en tout cas une chose que Tom ne voudrait pas revivre : gérer le projet alors qu’il naviguait au milieu de l’océan à l’autre bout du monde.
Tom est dur avec lui-même quand il fait ce constat parce que finalement, la maison est tout à fait réussie. Elle crée un jeu entre l’ombre et la lumière, le côté chaleureux, massif et la texture. Le revêtement de contreplaqué recouvre l’ensemble des parois intérieures, du sol au plafond, ainsi que sur les portes et dans la cuisine, où cette fois il est teint en noir pour un effet spectaculaire. L’espace est à la fois apaisant et aéré. Les matériaux utilisés ici sont solides et robustes : du béton, du contreplaqué et de l’acier. « Le béton et le contreplaqué peuvent subir des éraflures et encaisser des chocs sans que leur apparence en pâtisse », affirme Tom.
Toute l’ébénisterie de la maison – les meubles de cuisine, les lits plateforme, les panneaux coulissants et l’échelle qui mène à la mezzanine – a été réalisée par Steve Walak de Steves Joinery. Le robinet de cuisine est un modèle Java de La Torre avec douchette.
Toute l’ébénisterie de la maison – les meubles de cuisine, les lits plateforme, les panneaux coulissants et l’échelle qui mène à la mezzanine – a été réalisée par Steve Walak de Steves Joinery. Le robinet de cuisine est un modèle Java de La Torre avec douchette.
Les conditions climatiques extrêmes sont un critère de taille pour la construction dans le Central Otago. La maison possède une isolation supérieure, des fenêtres à double vitrage et un sol de béton ciré qui agit comme un puits de chaleur en hiver. L’architecte a ouvert la maison sur l’extérieur à l’aide de deux coupes soigneusement pratiquées dans l’enveloppe du bâtiment. Elles sont recouvertes du même contreplaqué qu’on trouve à l’intérieur. « Bien que ce soit une petite maison, on avait besoin d’espaces extérieurs », ajoute Anna-Marie Chin. « On peut s’asseoir tout au bout de la plateforme nord et aussi s’y abriter en reculant de quelques pas. »
En raison de sa taille, il a fallu déployer des compétences particulières d’ingénierie pour que la cheminée soit en mesure de supporter son propre poids. Elle s’érige sur des fondations et a été mise en place à l’aide d’une grue bien avant que le reste de la maison ne soit construit. Ce qui n’a pas manqué d’intriguer les voisins qui ont l’habitude de voir s’élever des cheminées de pierre, plus traditionnelles.
En raison de sa taille, il a fallu déployer des compétences particulières d’ingénierie pour que la cheminée soit en mesure de supporter son propre poids. Elle s’érige sur des fondations et a été mise en place à l’aide d’une grue bien avant que le reste de la maison ne soit construit. Ce qui n’a pas manqué d’intriguer les voisins qui ont l’habitude de voir s’élever des cheminées de pierre, plus traditionnelles.
La maison dépasse les attentes de Tom à tout point de vue. Quand il n’y est pas, elle est constamment occupée par les amis et la famille du propriétaire, ou bien mise en location. Les revenus ainsi générés remboursent une bonne partie du crédit.
Dix-huit mois après y avoir emménagé, Tom est ravi. « Quand on la regarde de l’arrière, depuis le lac, elle se fond dans l’environnement. Sous d’autres angles, elle a l’air d’une grande maison, elle semble énorme. C’est une illusion produite par ses nombreux contours. C’est formidable ! »
ET VOUS ?
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Dix-huit mois après y avoir emménagé, Tom est ravi. « Quand on la regarde de l’arrière, depuis le lac, elle se fond dans l’environnement. Sous d’autres angles, elle a l’air d’une grande maison, elle semble énorme. C’est une illusion produite par ses nombreux contours. C’est formidable ! »
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Il aimait la vue qui embrasse d’un côté le lac et les montagnes des Alpes du Sud au loin et de l’autre la masse impressionnante de la chaîne des Remarkables. « J’ai sauté sur l’occasion », raconte-t-il. « Je n’avais pas un budget énorme donc j’ai préféré concevoir quelque chose de petit. »